Microsoft, le seul occidental qui pouvait se lancer à l’assaut des jeux vidéo!
Qu’est-ce qui a donc poussé Microsoft à entrer dans les jeux vidéo? La réponse est simple : Sony avec l’annonce de sa PlayStation 2. Depuis, Microsoft est devenu un acteur majeur du jeu vidéo, mais ce parcours a été semé d’embuches, souvent créées par… lui-même.
Fin des années 90, Microsoft règne sur PC avec Windows 98 et Office. DirectX a permis aux développeurs de proposer des jeux facilement, mais les jeux vidéo progressent à une allure folle à cette époque. Tous les trois mois, un processeur plus puissant vient remplacer l’ancien et, sur console, le succès de la PlayStation est tel que Sony semble inattaquable.
Internet est encore balbutiant, le nuage inexistant, et le PC reste une machine compliquée pour beaucoup. C’est dans ce contexte que Ken Kutaragi a la vision d’une PlayStation 2 qui, en plus de lire les DVD, une révolution à cette époque, serait en plus capable de naviguer sur Internet et de télécharger de la musique et des films. Lors du dévoilement de la PlayStation 2 en 1999, c’est le choc du côté de Microsoft. La console de Sony pourrait devenir le centre multimédia par excellence, l’ordinateur du futur, simple à utiliser et qui aurait éliminé les côtés compliqués du PC. Microsoft prend peur et décide d’activer ce projet de console de jeu interne auquel il n’avait jamais donné suite auparavant.
Conscient qu’il va falloir rapidement développer la Xbox, l’équipe en charge opte pour le plus efficace, un PC déguisé en console. Alors que Bill Gates voulait une machine sous Windows 98, ses équipes lui font comprendre que c’est impossible, ce qui déclenchera sa fureur, puis finira par se ranger à la raison. D’un autre côté, malgré son poids, Microsoft doit composer avec des fabricants de composants réticents. Si la Xbox est un échec, Microsoft pourrait mettre facilement fin au contrat, et les fabricants n’aiment pas les incertitudes.
Pourtant, Microsoft a un plan, sur trois générations de consoles. Microsoft sait qu’il peut compter sur le public américain pour populariser le premier modèle, et sur des jeux comme Halo ou Fable, sans compter sur l’arrivée d’un certain Forza Motorsport. Avec 24 millions de ventes, elle sera un semi-échec, mais qui a permis d’ouvrir la voie à la Xbox 360, une véritable révolution.
Des titres comme Gears of War sont impossibles à réaliser sur PS3 et impressionnent
Venant du PC, Microsoft sait mieux que ses concurrents le potentiel des jeux en ligne. Son expertise lui permettra de bâtir un Xbox Live solide et stable qui prend Sony de court. Les choix techniques ont été payants : un casque pour le chat en ligne de série, et une console proche d’un PC face à une PS3 tellement difficile à programmer que les jeux y sont moins beaux malgré sa puissance supérieure. Des titres comme Gears of War sont impossibles à réaliser sur PS3 et impressionnent. Avec plus de 84 millions de consoles Xbox 360 écoulées, Microsoft a enfin rattrapé son retard sur Sony.
Chute et renouveau
Alors que tout le monde attendait la Xbox One en 2013, Microsoft s’est planté de la pire manière qui soit. La Xbox One est un PC déguisé, mais doté d’une mémoire esRAM qui oblige à reprogrammer les jeux et ne sera utilisé que par Microsoft. Pire, la console est présentée pour ses capacités multimédias et non pour ses jeux, sans compter l’impossibilité de prêter ou de revendre ses jeux physiques, tout ça sous les moqueries de Sony qui multiplie les piques tout en faisant un sans-faute avec la conception et l’annonce de la PS4. Résultat, la Xbox One est un échec. Écrasée par la PS4, seul le jeu en ligne lui permet d’attirer des joueurs. Il faudra attendre la Xbox One X pour que les ventes redécollent, mais trop tard.
Nombre de joueurs passés de la PS2 à la Xbox 360 sont retournés vers Sony et la PS4. Avec la rétrocompatibilité et les trophées, les joueurs veulent garder leur compte Sony, sans parler des nombreuses exclusivités, et se sont donc tournés vers la PS5. D’un autre côté, les joueurs Xbox et PC sont les grands gagnants, car Microsoft investit très fort pour appâter les indécis. Multiplication des achats de studios renommés, Game Pass avec tous les jeux Microsoft disponibles Day One, dont Starfield, ou un Xbox Live ultra solide. Microsoft est poussé à proposer un service cinq étoiles à son public face à Sony qui peut se reposer sur sa domination et donc faire grimper les tarifs et se montrer moins généreux.
Avec les rachats récents, dont Activision, Microsoft est désormais armé côté exclusivités. D’ici 10 ans, cette stratégie pourrait être payante. Les joueurs PlayStation qui veulent évoluer ne vont pas vers la Xbox, mais vers le PC, et lorsqu’ils deviendront parents à leur tour, ils orienteront leurs enfants vers un PC ou la Xbox. Derrière une console Microsoft, se cache toujours une stratégie sur plusieurs années qui englobe les générations suivantes, et c’est peut-être là la plus grande force de Microsoft.
Les jeux emblématiques de la Xbox
Halo : Il faut le reconnaître, même si le dernier Halo Guardians est sympathique, tout comme le 5, les épisodes réalisés par Bungie restent les meilleurs. À bout de souffle, Halo? Je n’en suis pas convaincu, cette série garde un potentiel puissant, mais il demanderait certaines évolutions, notamment sur la visée des armes populaires pour attirer du monde en PVP, tandis que l’histoire mériterait quelque chose de plus épique.
Forza Motorsport : Face à Gran Turismo, le studio Turn 10 a été capable d’accomplir un véritable miracle en offrant une simulation qui vise aussi bien les joueurs arcades que les fans de réalisme. Forza Motorsport n’a jamais eu à rougir face à concurrence et, même mieux, il s’est hissé dans les leaders de la catégorie et fait figure de référence.
Forza Horizon : Horizon est le pendant fun de Motorsport. On y retrouve les mêmes chars, mais lâchés en pleine nature ou dans des environnements parfois géniaux, comme la map LEGO de Horizon 4 ou les map Hot Wheels de Horizon 3 et 5. Techniquement, le jeu pousse souvent la Xbox dans ses retranchements et exploite les PC à merveille.
Gears : Repris par le studio The Coalition fondé par d’anciens d’Epic Games, Gears of War réussit à perpétuer la tradition et a su se démarquer en offrant des mondes semi-ouverts pour le cinquième épisode. Véritable vitrine technologique des Xbox, il offre en plus des jeux difficiles et bourrés d’action, sans parler du PVP devenu un succès. Petit conseil de pro, au shotgun en PVP, positionnez votre personnage de manière que le centre de l’ennemi soit sur votre droite, et vous réaliserez d’impressionnants headshot no scope.
Starfield : Alors oui, Starfield a plusieurs défauts (personnellement, pour explorer, j’augmente la vitesse de déplacement via un mod sur PC), mais il propose une longue aventure et un scénario bien plus travaillé que ceux de Skyrim et de Fallout 4. Bourré de quêtes secondaires qui n’ont rien à envier à Witcher 3, il est en plus superbe et offre un contenu dantesque avec son millier de planètes à visiter.
Psychonauts : Ces aventures dans les psychés humaines ou d’extraterrestres se démarquent admirablement et offrent à la Xbox des jeux doubles A bourrés d’originalité. Pourvu d’un très bon scénario et, surtout, de phases de plateforme réflexion de grande qualité, difficile si vous êtes amateurs du genre de passer à côté de cette série.
Ori : Ori marie le meilleur des deux mondes, la difficulté des jeux 8 et 16 bits à des graphismes actuels, le tout sous la main d’une direction artistique sublime. Le jeu est capable de mêler en même temps poésie et ambiance sombre, le tout avec une jouabilité qui frise la perfection et une difficulté parfois bien élevée.
Fable : Si Fable 4 est très attendu, c’est parce que tous les joueurs Xbox 360 se souviennent de l’excellent Fable 2 qui a marqué les esprits. Si Fable 1 a été un intéressant prologue et le 3 une déception, bien que sympathique, la série Fable garde un bon potentiel au regard de Fable 2 et de tout ce qu’il a apporté, sans parler de son excellente histoire.
The Elder Scroll : On ne verra pas arriver le prochain épisode avant au moins 2026 ou 2027, mais force est de reconnaître que cette saga a longtemps accompagné la Xbox. Morrowind n’est jamais sorti sur PS2, tandis qu’Oblivion a mis plus d’un an avant d’arriver sur PS3. Maintenant, à la question pourquoi la suite de Skyrim met-elle autant de temps, d’après mes sources, Starfield a pris beaucoup de temps, tandis que Witcher 3 a été un choc pour Bethesda par la richesse de son histoire. Résultat, Bethesda veut proposer un Elder Scroll qui égale ou surpasse Witcher sur le fond, ce qu’ils ont tenté de faire avec de brio sur Starfield; bref, le prochain Elder Scroll est dans de bonnes voies.