Dans le désert du Nevada (États-Unis), à trois heures de route au nord-ouest de Las Vegas, se trouve une base militaire si secrète que, pendant des années, les autorités ont nié jusqu’à son existence. Ce n’est que sous l’administration de Barack Obama que la Maison-Blanche a admis la réalité de ce complexe. Pourquoi ce silence? En quoi cette base est-elle si différente des autres installations militaires? Et, surtout, pourquoi cette fascination du public?
Nous sommes en 1952. La CIA et l’Armée de l’air cherchent un lieu isolé pour construire leur premier avion-espion. En consultant d’anciennes cartes du département de l’Énergie, les responsables du projet ciblent le secteur de Groom Lake, un lac asséché situé dans le désert du Nevada. Les cartes désignent cette région sous le vocable de Zone 51. Dix ans plus tôt, le site a été le théâtre d’essais nucléaires. C’est l’endroit rêvé. Groom Lake est situé à des centaines de kilomètres de toute agglomération. Deux ans plus tard, la CIA et le géant de l’aviation Lockheed y aménagent de nouvelles installations, dont la plus longue piste d’atterrissage au monde (8800 mètres). C’est à l’ombre de ces baraquements que la CIA va mettre au point l’avion-espion U2. D’autres suivront, parmi lesquels le SR71 Blackbird et les avions de technologie « furtive », comme le chasseur F117A et le bombardier B2. C’est aussi à l’ombre de ces hangars que seront mis au point les drones de combat utilisés lors de la guerre du Golf.
La base militaire de Groom Lake – qui forme aujourd’hui un complexe important – est connue depuis longtemps des férus d’aviation. Dans les années 70, des magazines d’aéronautiques l’évoquaient, sans la mentionner, en disant que les ingénieurs de la Lockheed s’affairaient à y développer les avions les plus sophistiqués au monde. C’est d’ailleurs un article du Weekley World News, un tabloïd américain, qui, le premier, a parlé de la Zone 51. C’était en août 1980. L’article révélait que certains employés travaillaient à y faire de la rétro-ingénierie sur des MiG-15 soviétiques tombés aux mains des militaires américains. Comme on le voit, les activités de la Zone 51 étaient alors un secret de polichinelle. Cela dit, en dehors de quelques passionnés d’aviation, la base ne suscitait guère d’intérêt.
Un certain Robert « Bob » Lazar est venu changer la donne.
(Lire l’article complet dans l’édition #164 juin/juillet 2019 – www.boutiquesummum.com)