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Sortir des sentiers battus… à Istanbul

Chroniqueur Carl Rodrigue
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Après avoir séjourné à Paris, Prague, Hong Kong et Rio de Janeiro, nous mettons aujourd’hui le cap sur Istanbul. Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis près de 30 ans, l’ancienne Constantinople regorge de sites touristiques renommés à travers le monde : l’Église Sainte-Sophie, la Mosquée bleue, le Palais de Topkapi, la Place Taksim ainsi que le Grand Bazar où la planète entière débarque pour y négocier bijoux, tapis et autres textiles.

Reste que ces lieux sont bondés de touristes. Pour les éviter tant que faire se peut, nous vous invitons une fois de plus à sortir des sentiers battus…

Les murailles de Constantinople

Érigées par Constantin 1er, les murailles de Constantinople ont pendant longtemps protégé la cité tant d’une attaque terrestre que maritime. Reconstruites au fur et à mesure qu’elles tombaient sous les coups de canon, les murailles ont été en partie démantelées au cours du 19e siècle, lors de l’expansion de la ville. Un programme de restauration mis en place durant les années 1980 permet aux touristes de découvrir ce à quoi ces fortifications ressemblaient il y a près de deux millénaires. S’étalant de nos jours sur un peu plus de cinq kilomètres, elles sont toujours visibles dans de nombreux endroits de la ville, dont Yedikule.

La Forteresse de Yedikule

Yedikule (ou Sept Tours en turc) est une immense forteresse datant du 6e siècle située sur les rives de la mer de Marmara qui servit jadis de prison. Il s’agit là d’un excellent endroit où se promener sans être importuné par la présence de touristes qui ne s’y rendent qu’en très petit nombre. Restaurée tout comme les murailles de Constantinople, la forteresse est presque entièrement accessible, ce qui inclut aussi bien les salles souterraines que les tours où l’on peut grimper. Une fois au sommet, le visiteur a une vue magnifique sur la mer de Marmara ainsi que sur la capitale turque. À noter que la forteresse peut aussi bien être explorée librement qu’en compagnie de guides anglophones.

L’Église de fer

Au milieu du 19e siècle, alors que la communauté bulgare orthodoxe d’Istanbul demande le droit de créer sa propre église, le prince Bogoridi, un haut fonctionnaire d’origine bulgare installé à Istanbul, décide d’offrir sa propriété située sur les rives de la Corne d’Or à ses compatriotes. Le premier étage de la maison de bois qui s’y trouve est alors transformé en petite église. Le sultan ne voulant plus que l’on construise d’églises à Istanbul, la communauté bulgare doit se contenter de cette église de bois jusqu’en 1898, année durant laquelle elle profite d’une étrange loi de l’époque : tout bâtiment construit en un jour sera autorisé à rester debout. C’est ainsi que cette église, entièrement faite de métal, sera construite en Bulgarie avant que ses principales composantes ne soient acheminées par bateau jusqu’à son emplacement actuel via le Danube et la Mer Noire. Un exploit qui en fait le tout premier bâtiment préfabriqué au monde.

Les secrets du Grand Bazar

Se rendre à Istanbul tout en évitant complètement le Grand Bazar serait impensable. Mais voilà, ce marché fréquenté comme pas un possède aussi ses lieux secrets. Pour y accéder, vous devez connaître le mot clé, han, qui est le terme turc désignant une auberge médiévale. Certains hans datant du 15e siècle peuvent être découverts à proximité du bazar et c’est en pénétrant dans ceux-ci que vous aurez accès à de la marchandise que s’échange une clientèle presque exclusivement turque. Une fois sur place, vous pourrez emprunter des escaliers vous permettant de grimper sur le toit des hans, lesquels ressemblent à des terrasses, afin d’y contempler la ville sous un angle nouveau.

Montgolfière dans le ciel d’Istanbul

Si les toits des hans ne vous apparaissent cependant pas assez élevés, une autre solution s’offre à vous. En effet, à l’instar du deltaplane à Rio ou du Duk Ling de Hong Kong, Istanbul peut aussi être contemplé à bord d’un moyen de transport tout aussi particulier : la montgolfière. Accessibles chaque jour lorsque les conditions météorologiques le permettent, les montgolfières peuvent transporter une trentaine de personnes. Prenant leur envol à partir de Kadiköy, sur la rive asiatique, elles s’élèvent à 200 mètres au-dessus d’Istanbul permettant ainsi aux passagers d’admirer la jonction des deux continents.

L’art urbain d’Istanbul

Effectuons un retour sur la terre ferme afin d’y admirer l’art urbain. À l’instar des « Paris greeters » qui vous faisaient découvrir leur quartier parisien, Istanbul compte également des guides pouvant vous accompagner le temps d’une visite dans les rues de la cité. Bien que l’on retrouve des galeries d’art à Istanbul comme partout ailleurs, certaines des plus belles œuvres qu’on y trouve ornent les murs de la ville… aussi bien que les escaliers. Aucune visite n’est identique se plaisent à dire les organisateurs puisque celles-ci se font au gré de l’horaire et de l’intérêt des gens, sans compter l’art urbain lui-même qui se renouvelle d’une saison à l’autre.

Le Musée archéologique d'Istanbul

Délaissons les rues et entrons au Musée archéologique d’Istanbul, lequel, avouons-le, n’est certes pas l’endroit le moins fréquenté de la liste. Toutefois, comme ce n’est pas non plus le musée le plus couru de la planète, nous avons cru bon le proposer ici. Ouvert au public depuis la fin du 19e siècle, ce musée – il s’agit en fait de trois musées différents à savoir, le Musée archéologique, le Musée de l’Orient antique et le Musée d’art islamique – abrite l’une des plus vastes collections au monde, laquelle regroupe plus d’un million d’œuvres représentant presque toutes les époques et les civilisations de l’histoire de l’humanité. Des diamants éternels aux sarcophages préservés avec le plus grand soin, dont celui d’Alexandre Le Grand, le musée contient entre autres des artefacts grecs, romains et byzantins que l’on ne peut voir nulle part ailleurs.

Les îles des Princes

En prenant le ferry à Istanbul, on peut accéder à neuf petites îles désignées comme étant les îles des Princes. Elles tiennent ce nom en raison des membres des dynasties qui, tombés en disgrâce, y étaient souvent exilés. Visiter ces îles, c’est un peu comme remonter dans le temps. Les voitures y sont notamment interdites de sorte que les seuls moyens de transport sont le vélo et les charrettes tirées par des chevaux. Une balade dans les rues, le long des demeures ottomanes recouvertes de plantes grimpantes, constitue l’antidote parfait au chaos d’Istanbul. Il convient toutefois de s’y rendre les jours de semaine, puisque les excursions y sont plus nombreuses le week-end.

La Mosquée de Rüstem Pacha

Nos deux dernières propositions se veulent des alternatives à deux des sites touristiques les plus réputés d’Istanbul, à savoir la Mosquée bleue et l’Église Sainte-Sophie. Tandis que la célèbre Mosquée bleue est envahie par les touristes, la Mosquée de Rüstem Pacha, beaucoup moins fréquentée, se laisse visiter en toute quiétude. Bien que plus sobre, vue de l’extérieur, cette mosquée du 16e siècle resplendit de l’intérieur grâce à son sol orangé et à ses murs recouverts de tuiles bleues d’Iznik ornées d’une grande variété de motifs floraux et géométriques – ce qui en fait l’une des mosquées préférées des guides touristiques puisqu’aucune autre à Istanbul n’utilise ces tuiles de façon si abondante.

La Petite Sainte-Sophie

Dans le même registre, pendant que les touristes se précipitent à l’Église Sainte-Sophie, vous pouvez contempler la Petite Sainte-Sophie, une ancienne église byzantine datant de 536 dédiée aux saints Serge et Bacchus, qui est en quelque sorte une expérience architecturale grâce à laquelle les bâtisseurs de la célèbre église se sont fait la main. Bien qu’il ne reste pratiquement rien de la décoration d’origine, le bâtiment a joui d’une restauration en 2006 qui a notamment permis de conserver les colonnes qui formaient jadis l’entrée impériale et où l’on peut encore apercevoir les monogrammes de l’empereur Justinien et de l’impératrice Théodora.

(Article publié dans l’édition #115 avril 2014 – www.boutiquesummum.com)

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