Quand certains règlements sont étranges et difficiles à comprendre…
Les sports organisés sont habituellement régis par un ensemble de lois qui font en sorte que le jeu peut se dérouler à l’intérieur de barèmes clairs et précis. Ainsi, au fil des ans, quand un sport évolue, différentes situations font en sorte qu’on doive ajouter ou enlever des points de règlements, selon les besoins. Si on agit de la sorte, c’est dans le but de rendre le sport le plus encadré possible… Or, certains règlements sont étranges et difficiles à comprendre.
Voici un palmarès des règlements les plus stupides dans le monde du sport.
Le bâton élevé
Au hockey, la règle stipule qu’il est illégal de sacrer un coup de bâton dans le visage de l’adversaire. Même si c’est dommage dans le cas d’une face à claque comme Brad Marchand des Bruins de Boston, c’est plutôt logique compte tenu du fait qu’un coup de bâton dans un œil peut coûter la carrière à un athlète et qu’il est somme toute désagréable de recevoir un coup de palette dans les palettes… Dans la Ligue nationale de hockey, un bâton porté trop élevé entraîne automatiquement une pénalité de deux minutes, mais s’il y a présence de sang, l’arbitre doit alors décerner une sanction plus lourde. Pour pondre cette règle étrange, tout indique que les décideurs ont pris exemple sur un enfant de quatre ans qui s’érafle un genou : s’il n’y a pas de sang, on souffle sur la plaie pour faire partir la douleur, on verse quelques larmes et on retourne jouer. S’il y a présence de sang, on doit apposer un pansement avec des couleurs amusantes et donner un Mr Freeze.
Le dégagement refusé
La règle du dégagement refusé au hockey pourrait se résumer ainsi : un dégagement est refusé lorsqu’une équipe tire la rondelle depuis son côté de la ligne rouge centrale et que celle-ci se rend au-delà de la ligne des buts de l’autre équipe, hors de portée d’un adversaire. Lorsque cela survient, l’équipe qui a causé le dégagement ne peut effectuer de changement d’effectifs et l’action reprend tout de suite avec une mise au jeu dans le territoire du club fautif. Ce règlement est logique et prévient le rejet systématique de la rondelle dans le territoire adverse pour écouler du temps et ralentir le jeu. Or, cette règle ne tient plus lorsqu’une équipe se retrouve à court d’un homme. En effet, lorsqu’un club évolue en infériorité numérique, ses joueurs ont alors le droit de déblayer la rondelle d’un bout à l’autre de la patinoire sans qu’il y ait d’arrêt de jeu. C’est donc dire qu’on donne un privilège à une formation à qui on a décerné une pénalité pour un geste illégal. On récompense une équipe qu’on tente de punir. Assez paradoxal…
Et vous, avez-vous signé votre carte?
Le golf, c’est bien connu, est un sport où l’étiquette et le règlement règnent. Quand on pratique ce sport de façon professionnelle, les règlements sont non seulement très pointus, mais ils doivent être suivis à la lettre, sans qu’il y ait place à beaucoup d’interprétation. Toutefois, il n’y a pas que sur le terrain où il faut respecter les lois écrites de ce jeu, on doit également s’y astreindre dans le club house. En effet, un joueur aura beau rouler un parcours record de 58, frapper trois trous d’un coup dans la même ronde, les officiels ne tiendront pas compte de son score officiel si celui-ci n’a pas signé sa carte de pointage avant de la remettre. Même si des tas de témoins peuvent corroborer les exploits du joueur, même si la télé le suit à la trace et retransmet chacun de ses coups, même si une escadrille de drones braque des caméras tout au long de son match, le pointage du joueur ne sera pas admis et il sera disqualifié pour une simple question de signature.
Excepté une fois en prolongation…
Dans la Ligue nationale de hockey, lorsque le pointage d’un match est égal au terme des trois périodes et des 60 minutes de jeu, les deux équipes doivent alors disputer une période de prolongation pour départager un gagnant. Dans cette prolongation de cinq minutes, les équipes évoluent à trois contre trois et le premier club à marquer un but remporte la rencontre. Si personne ne marque, les deux clubs se rendent en tirs de barrage où ce sport d’équipe se transforme soudainement en compétition individuelle. Voilà qui peut déjà rendre perplexe, mais il y a pire. L’équipe qui l’emporte au bris d’égalité se voit décerner deux points au classement et l’équipe qui a perdu le match récolte un seul point. Sauf si la défaite est survenue en période de prolongation et qu’on avait retiré le gardien de but au profit d’un patineur supplémentaire, dès lors, l’équipe qui se fait marquer en prolongation après avoir retiré son gardien perd son point pour la défaite. Heu… Pouvez-vous répéter la question?
Le baseball : le roi des règlements étranges
Le baseball revient souvent dans ce palmarès et ce n’est pas un hasard, puisqu’au fil de ses nombreuses décennies d’existence, plusieurs règles incongrues sont nées et, pour une raison ou une autre, sont encore en vogue aujourd’hui…
Le but sur balles intentionnel
Au baseball, il arrive assez souvent qu’une équipe en défensive estime que la meilleure solution dans une situation précise est d’envoyer le frappeur au premier coussin. Pour ce faire, on utilise la stratégie du but sur balles intentionnel. Sauf qu’il ne suffit pas de dire au frappeur de marcher jusqu’au premier but, il faut effectuer les quatre lancers. Déjà qu’un match de baseball peut s’éterniser, pourquoi ne pas instaurer un règlement automatique qui fait en sorte que l’artilleur n’a pas à lancer inutilement?
Les entraîneurs au baseball
Pourquoi le personnel d’entraîneurs des équipes de baseball porte-t-il les mêmes uniformes que les joueurs? Les coachs de football ne portent pas l’équipement sur les lignes de côté et les entraîneurs au hockey ne se promènent pas derrière le banc en patins… La raison est pourtant simple, même si elle n’est pas ultimement logique. C’est que le règlement dit que tous les membres d’une équipe qui se trouvent dans l’abri des joueurs doivent revêtir l’uniforme complet.
Le frappeur désigné
Dans les ligues majeures de baseball, il y a deux ligues, soit la Ligue américaine et la Ligue nationale. En grande finale, ces deux ligues s’affrontent dans ce qu’on appelle la Série mondiale. Jusque-là, tout va bien. Pas si vite! Même si les deux ligues croisent le fer en finale, il faut savoir que les règles ne sont pas identiques, loin de là. En effet, les lanceurs doivent frapper à leur tour au bâton dans la Ligue nationale, alors que dans l’américaine, les lanceurs n’ont pas à se présenter au marbre pour frapper. Ils sont remplacés en attaque par des frappeurs désignés. Comment comprendre qu’on fasse évoluer des équipes au sein d’un même circuit, mais avec des règlements différents? En passant, le frappeur désigné est bien souvent le bedonnant qui est un redoutable frappeur, mais qui est trop poche et trop lent pour jouer en défensive, mais ça, c’est une autre histoire. Pour revenir à la grande finale, c’est-à-dire la Série mondiale, sachez que l’avantage du terrain est décidé par le résultat du Match des étoiles, qui met aux prises les meilleurs éléments des deux ligues. C’est donc dire qu’on donne probablement un avantage à la ligue qui s’est le moins saoulée durant les célébrations du Match des étoiles…
Les programmes doubles au baseball
À l’occasion, différents facteurs font en sorte qu’on présente des programmes doubles au baseball, ce qui signifie que deux équipes disputent deux parties complètes l’une à la suite de l’autre, dans la même journée. Selon les statistiques, un match de baseball dure en moyenne deux heures et 56 minutes. Par déduction logique, à la suite d’un savant calcul mathématique, on peut donc avancer qu’un programme double dure au bas mot cinq heures et 52 minutes. C’est à peu près le temps qu’il faut pour faire cuire une dinde farcie de 28 livres (merci, Ricardo) et nourrir les spectateurs assez passionnés pour être encore dans le stade au terme du deuxième match.
(Article publié dans l’édition #144 février 2017 – www.boutiquesummum.com)