Aujourd’hui, je me suis perdue dans le coin de Trois-Rivières.
Mon chargeur de téléphone a décidé de me lâcher, pis comment j’vous dirais ben ça… Mon GPS, pour moi, c’est souvent la différence entre vouloir me rendre dans Griffintown pis me rendre dans Griffintown ET vouloir me rendre à Griffintown pis me rendre à Rivière-du-Loup.
Fait que toujours est-il que je suis perdue frette dans le coin de Trois-Rivières. Je dis « dans le coin de Trois-Rivières » parce que je ne sais crissement pas j’suis où.
Pis quand ça m’arrive, ça, je suis toujours envahie de la même impression : l’impression que je ne reviendrai JAMAIS chez moi. L’impression que je ne reverrai plus jamais mes enfants.
Et, plutôt que de demander des indications, je m’acharne à vouloir me débrouiller toute seule. L’ambition naïve et innocente qui, jusqu’à ce jour, ne s’est jamais révélée utile en termes de retrouvailles de chemin. T’sais, une ambition démesurée et injustifiée, digne d’un paraplégique qui aurait soudainement comme projet de faire des jumping jacks.
Fait que je m’en vais, conduisin condisant, en pleurant légèrement et en m’allumant avec mes butchs, pis plus je m’enfonce, plus je décèle dans l’air une brise de « KESSÉ TU CÂLISSES ICITTE, TABARNAC DE CONNE? »
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Crédit photo : Carl Thériault
