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Parcs Nationaux 101

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J’avais 16 ans, mon permis de conduire en poche et je rêvais juste aux Rocheuses. Je n’arrivais plus à rester en place sur ma chaise : j’attendais juste la cloche de la fin de l’année scolaire pour embarquer dans la Ford Escort de mon chum Foisy, puis rouler jusqu’en Alberta pour voir cette mythique chaîne de montagnes. Cette zone de paysages incroyables est un simple échantillon de toutes les merveilles naturelles que nous avons au Canada. Si vous demandez à chaque Canadien ce qu’il aime de son pays, vous obtiendrez probablement la même réponse à chaque coup : l’incroyable beauté de ses paysages.

C’est tout à fait normal qu’après avoir vu le parc national Banff, mes pulsions de voyageur aient voulu en découvrir plus sur ces parcs. Peut-être pas au point de parcourir, comme John Honderich, les 47 parcs et réserves de parc nationaux sur une période de 18 mois dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada, ou comme Marlis Butcher, membre de l’illustre Explorers Club. Cependant, je peux dire que mon compteur n’est pas à rougir et que les parcs nationaux que je vais vous présenter vous donneront mille raisons de les visiter, peu importe la province.

Petit retour historique

Selon l’Encyclopédie canadienne, « le réseau des parcs nationaux du Canada voit le jour en novembre 1885, lorsque le gouvernement fédéral, sous la gouverne de sir John A. Macdonald, réserve à l’usage du public une superficie d’environ 26 kilomètres carrés sur le versant nord du mont Sulphur, en Alberta. Ce secteur, constitué des sources thermales Cave et Basin, marque le début de ce qui est maintenant le parc national Banff ». 

Dès 1886, un projet de loi est déposé pour créer le tout premier parc national au pays. La loi est adoptée le 23 juin 1887.

Aujourd’hui, le réseau de Parcs Canada couvre 336 343 kilomètres carrés de nature protégée! Nous pouvons être fiers de ces aires naturelles. Honnêtement, je pense que tous les parcs nationaux du pays méritent de figurer sur cette liste. 

Parc national Banff, en Alberta

Durant mes années de cégep, on entendait les plus vieux parler de leur été à travailler comme plongeur dans les grands hôtels de Banff et ça donnait envie! Baluchon sur l’épaule et CV en main, des hordes d’amis prenaient la route vers ce parc national inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. 

Situé dans les Rocheuses canadiennes, en Alberta, ce parc, qui n’a plus besoin de présentation, est célèbre pour ses lacs d’un bleu cristallin, ses montagnes majestueuses et ses glaciers. Ses points forts incluent le lac Louise, le lac Moraine, la promenade des Glaciers et, bien sûr, la ville de Banff avec ses magnifiques boutiques et ses restaurants. C’est un pèlerinage essentiel pour toute personne qui commence sa vie de voyageur. 

L’attrait de ce parc est aussi lié à son écosystème : près de 70 espèces de mammifères parcourent cette vallée et ses pics escarpés. Il n’est pas rare de voir un élan d’Amérique – ou wapiti – se promener dans la ville, tellement l’espèce est en abondance – un peu comme les chevreuils à Longueuil. 

Le parc est ouvert toute l’année. En dehors de la saison des sports d’hiver (décembre à mars), allez-y entre avril et septembre pour profiter d’un temps plus chaud, pour observer la faune et pour faire des randonnées, même si les mois d’été sont très achalandés. C’est une destination parfaite pour des voyages en famille, en couple ou entre chums. Puisque c’est le parc national le plus visité du pays, les prix sont gonflés et l’hébergement n’est pas toujours disponible. Pensez à réserver votre voyage dans la ville de Canmore, à l’extérieur du parc. 

Assurez-vous de parcourir la promenade des Glaciers entre les parcs nationaux de Jasper et de Banff, car Jasper abrite une faune abondante, dont l’ours noir et le mouflon. Pour les amateurs d’astronomie, ce parc est la plus grande réserve de ciel étoilé du Canada. Très charmante, la ville de Jasper, située à l’intérieur du parc, offre une gamme de produits touristiques de qualité pour vos aventures dans le parc et pour bien vous divertir sur un fond de toile de montagnes enneigées. 

Durant mon séjour à Banff, j’ai été en contact avec l’art haïda. Ma curiosité a été tellement sollicitée que j’avais le désir de visiter l’île Moresby à Haida Gwaii, dans l’océan Pacifique, au large de Prince Rupert, en Colombie-Britannique, pour marcher parmi les totems format géant de ces communautés autochtones de la côte du Nord-Ouest du Canada. 

Réserve de parc national, réserve d’aire marine nationale de conservation et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, en Colombie-Britannique

Créé en 1988 pour protéger les majestueuses forêts pluviales côtières anciennes contre les pratiques d’exploitation forestière destructrices, Gwaii Haanas est l’un des plus jeunes parcs nationaux du pays. Ce n’est pas évident d’y accéder mais, si vous êtes adepte de la nature et adorez observer la vie animalière dans toute sa splendeur, il faut foncer et découvrir cet endroit paradisiaque. Vous serez ébahi par son histoire et par la culture de cette Première Nation lors de votre marche avec un guide local autochtone. C’est incroyable d’observer des ours attraper des saumons sauvages et, en même temps, une baleine à bosse prendre son souffle à la surface dans cette réserve classée par l’UNESCO au large de la côte ouest du Canada. Sachez que, pour l’observation de baleines, l’idéal est de visiter le parc de mai à septembre. 

Embarquez sur un traversier de la BC Ferries qui part de Port Hardy, sur l’île de Vancouver, jusqu’à Prince Rupert, puis traversez en bateau jusqu’à Skidegate, à Graham Island. Un traversier de 20 minutes assure la liaison avec Moresby Island. C’est essentiel de réserver votre passage. 

Après avoir découvert ces deux parcs nationaux, je devais déjà rentrer à la maison. Cela faisait déjà plusieurs mois que Foisy et moi étions sur la route. Une chose était claire : nous allions désormais ajuster notre itinéraire de retour pour découvrir plus de parcs nationaux. 

Parc national des Prairies, en Saskatchewan

Le premier que nous avons décidé d’inclure sur notre chemin était en Saskatchewan. On nous avait parlé du parcours de 20 killomètres sur la Route panoramique de l’Écocircuit, dans la vallée de la rivière Frenchman. Nous étions attirés par les colonies de chiens de prairie, par les serpents à sonnette et par les bisons. Nous voulions surtout rester pour la nuit, car ce parc est classé parmi les meilleurs endroits pour faire de l’observation d’étoiles. 

Le parc national des Prairies détient même le titre de « réserve de ciel étoilé », qui rend le camping encore plus intéressant. Et je le confirme : c’est à ce jour le ciel le plus magnifique que j’ai eu la chance d’observer au Canada. Assurez-vous d’emprunter aussi la promenade des Badlands avant de repartir vers votre prochaine destination.

Sans cette virée dans ce parc national, je n’aurais pas vu les plaines couvertes de cactus, les vallées fluviales et les colonies de chiens de prairie enjoués, ni la Voie lactée et les aurores boréales briller au-dessus de nos têtes. On m’a dit qu’il était possible de parcourir en kayak la rivière Frenchman pour apercevoir les bisons des plaines boire sur les rives. Une raison d’y retourner, surtout au printemps, pour voir les prairies couvertes de fleurs sauvages. 

Parc national de la Péninsule-Bruce, en Ontario

Il y avait un dernier parc à découvrir avant d’arriver au Québec. Même si c’était un détour pour y arriver, Foisy et moi, nous nous doutions bien que l’effort serait récompensé. 

Le parc national de la Péninsule-Bruce forme la zone centrale de la réserve mondiale de la biosphère de l’Escarpement du Niagara. Créé en 1987, il offre une gamme d’activités : escalade et randonnée sur des pics calcaires et parmi une forêt de cèdres millénaires. 

Prenez le temps de visiter les criques et les grottes isolées sur le sentier Bruce. Poursuivez votre randonnée avec une visite du parc marin voisin de Fathom Five, si vous êtes amateur d’épaves. Vous pourrez faire de la plongée ou tout simplement du kayak pour découvrir les beautés de la péninsule.

Deux nuits dans le secteur de la Grotto sur le littoral de la baie Georgienne ont toutes les raisons d’attirer votre attention. Surtout les eaux claires, qui rappellent les Caraïbes à certains endroits. Sachez que la grotte est devenue si populaire qu’on doit réserver sa visite des semaines à l’avance sur le site de Parcs Canada. 

Après mon aller-retour du Québec vers la Colombie-Britannique et un peu de repos à la maison, je savais que c’était évident que je devais partir à la découverte des parcs de la Belle Province, chez nous. 

Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, au Québec

J’avais vu les merveilles de l’Ouest canadien, mais les parcs nationaux du Québec m’étaient encore inconnus. Alors, direction vers ce parc au confluent du fjord du Saguenay et de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent! 

Déjà, Tadoussac est un village à voir, mais surtout un point de chute idéal pour visiter ce parc marin, qui attire les bélugas, les petits rorquals et les baleines bleues venant se nourrir pendant l’été à cause de la grande population de krill. J’ai trippé sur ma sortie en zodiac pour observer les bélugas. Sans hésiter, j’ai décidé de retourner sur la rivière Saguenay, cette fois en kayak, pour apprécier les beautés géologiques du parc marin. J’ai tellement adoré ma découverte de ce parc que je ne manque jamais une chance d’aller faire du camping au cœur de cette richesse naturelle que nous avons au Québec. 

Au Québec, nous avons la chance d’avoir aussi le parc national Forillon, en Gaspésie, que je vous suggère fortement pour le cap Bon-Ami, le sentier des Crêtes et la plage de Penouille. De leur côté, le parc national de la Mauricie et celui des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie dans Charlevoix offrent des vues spectaculaires. Le second permet un panorama sur la rivière Malbaie et ses gorges profondes, grâce en partie au sentier des Grands-Fonds. 

Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse

Ma tournée des parcs nationaux n’aurait pas été complète si je n’avais pas embarqué dans cette virée en moto avec mon frère et mon père vers les Maritimes, au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.

Cela ne vous dit rien? Et si je vous dis Cabot Trail? Cela sonne une cloche, maintenant! C’est sans hésitation que je peux affirmer que cette boucle panoramique du parc national est l’une des plus populaires auprès des amateurs de roadtrips. Des kilomètres côtiers serpentent des paysages qui vous laisseront bouche bée. En revanche, si vous faites la route en moto, un petit conseil : fermez la bouche, car il y a de la mouche! 

Depuis 1936, cette île dédiée au parc national enchante les visiteurs qui décident de parcourir la boucle de 298 kilomètres en véhicule ou un des 26 sentiers sur les hauts plateaux et sur les basses terres. Vous serez charmé par la vue offerte durant les 8 kilomètres de la Skyline Trail. Ne soyez pas surpris si vous croisez sur votre chemin des renards roux, des lynx roux, des cerfs de Virginie et, qui sait, des ours noirs. 

C’est un endroit incroyable pour les amateurs de camping, disponible un peu partout dans le parc. Que vous soyez amateur de camping traditionnel comme à la plage d’Ingonish ou plus sauvage comme dans l’arrière-pays de l’Anse Fishing, vous serez choyé à tout coup par les paysages. 

Il y a des excursions en bateau pour l’observation de petits rorquals et de baleines à bosse qui passent au large des côtes. Pour les plus aventuriers, vous pouvez faire de la plongée avec les baleines de juin à octobre au départ de Chéticamp.

Conclusion

Je pourrais vous présenter encore plusieurs parcs nationaux. Une fois que vous aurez visité ces parcs, vous aussi aurez la piqûre pour partir sur les routes du pays et voir la magnifique réserve de parc national Pacific Rim, en Colombie-Britannique, ou le parc national des Lacs-Waterton, en Alberta, qui sont, selon moi, des incontournables que j’ai explorés lors de mes autres séjours dans l’Ouest canadien. 

De mon côté, j’ai hâte de découvrir le parc national Kluane au Yukon en kayak, le parc national Wapusk au Manitoba pour l’observation d’ours polaires, les fjords du parc national du Gros-Morne et son sentier des Tablelands à Terre-Neuve et les marées de la baie au parc national Fundy au Nouveau-Brunswick. 

Il ne s’agit là que de quelques-uns des incroyables parcs nationaux disséminés dans tout le Canada. Ils sont tous représentatifs de l’étonnante diversité de la faune, des paysages et de la culture de notre grand pays. 

Planifiez vos visites et respectez vos limites avant de vous lancer dans une aventure. Gardez en tête que ces espaces doivent être visités avec beaucoup de respect et de préparation. Ne laissez aucune trace, par exemple en limitant vos produits jetables. Surtout, ne nourrissez pas les animaux sauvages et évitez de faire du bruit, sinon vous ferez fuir la faune! Donc, laissez de côté votre « ghetto-blaster » et sortez vos jumelles pour vous imprégner de tous les trésors que contiennent nos parcs nationaux. Bon roadtrip!

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