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Nous n’avons pas assez faim…

Chroniqueur Jonathan Roberge
Photographe Maggie Boucher
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« Rien à foutre en ce moment de la gauche, de la droite, du marxisme, du capitalisme, de Fardoche qui me dit quoi manger. Rien à foutre de la politique, de l’austérité, des enjeux sociaux pis de mon orthographe quand je commente ‘’dé afaire su Intenet’’. Rien à foutre des casseurs de vitrines, rien à foutre de l’environnement pis du fait que la génération future écopera de notre nonchalance. » – Le Québécois moyen

Présentement, j’ai mal à mon Québec, mais solide… Comment pouvons-nous être une nation aussi paresseuse intellectuellement? Comment pouvons-nous laisser des arriérés prendre la parole publiquement? À la télévision, à la radio… des épais qui donnent leurs opinions loufoques dans l’unique but d’attirer l’attention et de faire accroître des cotes d’écoute sans avoir comme réel but de nous faire évoluer via l’information.

Les producteurs sont morts de rire, le public s’idiotise et c’est le gouvernement qui en profite…

Un gouvernement qui jouit de la fainéantise de ses électeurs pour baigner dans la corruption et le mépris ne mérite pas de rester en place. Facile de pisser dans la bouffe du chien pendant qu’il se court lui-même après la queue. « Tiens, nous (les ministres) allons nous octroyer une augmentation de salaire pour souligner l’austérité! »

Le Québécois moyen chiale contre la corruption, chiale contre les augmentations d’Hydro; il chiale contre les banques canadiennes qui payent moins d’impôts que les autres entreprises en plaçant de l’argent dans les paradis fiscaux, mais, SURTOUT, il chiale contre ceux qui essaient de changer les choses… Ceux avec qui il partage pourtant les mêmes opinions. Mieux que ça… Il leur tape dessus!

Que tu sois pour ou contre les manifestations du printemps dernier, tu es obligé d’admettre que c’était d’une absurdité totale que de voir des policiers, qui avaient saccagé l’hôtel de ville précédemment voulant faire valoir leur mécontentement face à l’austérité, taper sur des gens qui manifestaient POUR LA MÊME CHOSE.

« De toute manière, tous les gouvernements sont pareils, le gros! » –  Le Québécois moyen

La majorité des gens qui s’intéressent à la politique par les temps qui courent se rendent compte que nous sommes en train de nous faire violer le portefeuille de l’État. Pas besoin d’un bac en économie pour comprendre qu’il y a anguille sous roche quand une ville attribue des contrats de plusieurs milliards de dollars à une compagnie qui est présentement sous enquête pour corruption… Cette même ville accuse cette même compagnie, mais lui donne des milliards de dollars parce que le procès n’est pas encore terminé et que ladite compagnie n’a pas encore été déclarée coupable!

Vous trouvez ça ridicule aussi que personne ne fasse rien? C’est normal, mais pas surprenant… Ce même peuple a élu un parti politique qui était sous enquête pour corruption pendant les élections… Parce que de toute manière, tous les partis étaient du pareil au même. Un parti politique accusé de vol et sous enquête qui gère nos finances.

Bravo à nous tous!

Présentement, le peuple québécois joue à l’autruche, se met la tête dans le sable et se garde le cul bien haut… Juste pour être certain de ne rien voir… À force de jouer à l’autruche, normal qu’on se fasse enculer à profusion.

« Calme tes nerfs, le Che Guevara de marché aux puces. On n’est pas pour faire la révolution! » – Le Québécois moyen

Je ne suis pas un pelleteux de nuages qui dit qu’il faut tout prendre aux grosses compagnies pis redistribuer de façon aléatoire aux junkies dans la rue. Je ne suis pas un partisan du patchouli qui pense changer le monde dans un show de DobaCaracol! Je ne crois pas non plus que ce soit en chantant sur le bord d’un feu que l’économie va s’améliorer.

Nous devons nous prendre en main. Faire partie du changement. Si tu trouves qu’un changement n’est pas nécessaire, il y a deux possibilités :

1-     Tu n’es pas intéressé, donc tu n’as jamais vraiment pris le temps de t’informer;
Ou
2- Tu es de mauvaise foi!

Le Québec pourrait ne pas être dans le rouge… Il est dans une difficulté économique, car certains y ont mis le feu et s’amusent maintenant à jouer aux pompiers pour passer pour des héros… Les partis se lancent la grenade en espérant qu’elle pète dans les mains de celui d’en face, mais nous savons tous que nous allons écoper.

« T’es pas mieux que les autres, esties d’artistes, tu chiales pis tu ne proposes rien d’autre! » – Le Québécois moyen

FACILE DE PISSER DANS LA BOUFFE DU CHIEN PENDANT QU’IL SE COURT LUI-MÊME APRÈS LA QUEUE.

La seule fois que nous sommes fiers d’être Québécois dans l’année c’est durant la troisième semaine de juin, pactés, en faisant un solo d’air guitar sur du Offenbach… Si, cette année, on se disait qu’on s’instruisait un peu… Pas de la bouche des épais qui gueulent à la télé et à la radio… Non, pour de vrai!

C’est la base, connaître notre économie. Voir comment nous pouvons utiliser nos ressources naturelles de manières respectables sans tout détruire par nonchalance. Si possible, en évitant le copinage! Mettons en prison sans hésiter tous ceux qui se permettront dorénavant de nous voler sans gêne. Acceptons de payer de hauts taux d’imposition en échange de bons services. Il y a du bon dans la gauche et du bon dans la droite. Arrêtons de s’entre-déchirer en s’accusant d’être d’un « mauvais côté ».

Pensons aux futures générations et développons de nouvelles technologies durables en utilisant nos merveilleuses ressources. N’ayons plus peur du progrès. En ce moment, des ingénieurs de partout dans le monde poussent les limites du progrès en se servant de la nature. C’est l’avenir! Pas besoin d’avoir des dreads pis se faire des barres tendres maison pour comprendre que le vert est l’avenir et que le Québec c’est grand et capable d’être rentable avec du vert.

Redessinons le Plan Nord avec des environnementalistes, des économistes et des ingénieurs pour qu’il soit propre, respectueux des communautés et sans copinage. Oui, ça se peut. Pourquoi nous n’aurions pas un gouvernement capable de se mettre une paire de couilles pour aller voir les banques et leur dire que ça suffit. Que dorénavant, ils devront verser un maigre pourcentage au développement durable, à la création d’emplois dans notre magnifique Nord qui disparaît en ce moment entre les mains d’entrepreneurs étrangers.

Soyons maîtres de chez nous! Nos intérêts peuvent être autre chose que La Poule aux œufs d’or, les manifs de hippies et chialer dans notre salon.

Peut-être que je me trompe et que jamais ça ne changera, car nous n’avons pas encore assez faim, mais personne ne pourra me dire que je n’ai pas voulu autre chose que ce pathétique Québec dans lequel nous sommes présentement.

(Article publié dans l’édition #128 juin 2015 – www.boutiquesummum.com)

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