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Nostalgie – Traumatisme d’enfance

Chroniqueur Alexandre Goulet
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Nos souvenirs d’enfance… ils ont touché nos premières années d’une douce naïveté et d’images qui bercent encore notre mémoire. Une douce couverture sur nos maux de la vie adulte. Merci à notre premier chien et à notre premier grand amour. Les souvenirs de nos anniversaires entourés de nos proches et de l’amour qu’ils nous portent. MERVEILLEUX.

MAIS – ce n’est pas ça qu’on regarde aujourd’hui. C’est directement l’inverse – le pire du pire, les choses qui nous hantent encore aujourd’hui. Les choses qui ont souillé nos yeux pour toujours et qui nous font encore faire des introspections sur « à quel point ce moment-là n’avait aucun sens ». Mais encore! Ce ne sont pas seulement des situations, mais bien des petites choses de la vie de tous les jours qui nous ont terrifiés pour des raisons aussi diverses que ridicules.

Ici, par souci de transparence, je vais parler de mes traumatismes personnels qui, vous vous en rendrez vite compte, ne vaudraient pas la peine de m’inscrire sur une liste pour avoir accès à une thérapie. Je gère bien ça avec beaucoup de pot et de la grosse négation. Donc, plongeons ensemble dans ce qui m’est arrivé il y a plus de 25 ans et qui continue de me donner de sueurs froides.

Plongeons ensemble dans mes doux souvenirs d’enfance qui ont forgés l’homme anxieux que je suis aujourd’hui.

E.T. – le « criss de creep »

Quand j’étais petit, les lecteurs VHS (et beta, oui je suis vieux de même) n’étaient pas encore présents dans tous les foyers comme plus tard dans les années 90. Toutefois, mes parents arrivaient à emprunter ledit appareil lorsque nous faisions une soirée cinéma. Nul besoin de dire qu’il s’agissait d’un événement spécial chaque fois que nous avions une soirée du genre à la maison. 

Donc, nous avions emprunté le matériel nécessaire pour ladite soirée à ma tante et nous nous préparions à une excellente soirée avec mon cousin et ma cousine. Maïs soufflé et Orangina étaient au rendez-vous et, du haut de mes cinq ans, j’étais TRÈS excité. Bain pris et pyjama mis, nous pouvions enfin commencer notre soirée.

Le cauchemar pouvait enfin commencer.

Le film commence, sur le plan d’une forêt pendant la nuit avec une musique bien angoissante qui vient certainement mettre en confiance un enfant de cinq ans pour la suite des événements. Déjà, je voyais très bien qu’il y avait quelque chose de pas net dans tout ça. C’était quoi cette forêt-là avec de la petite brume et une drôle de lumière?

Et, tout d’un coup, un doigt qui ressemble à une saucisse hotdog oublié dans le four deux semaines apparaît en taponnant des plantes. Dans ma petite tête d’enfant de cinq ans, je me dis : « Wow gang là, je suis pas prêt mentalement à me faire challenger sur ma place dans l’univers là. » Je m’enfonce un peu plus dans le divan et monte un plus la couverture proche de mon visage en me convainquant que tout va bien. Mes parents me regardent tout ému et ne comprennent pas du tout que je suis sur le point de casser en deux.

Mais, tout ça était de la petite bière comparativement à la suite des événements. LEURS CŒURS S’ALLUMENT ET ILS COMMENCENT À COUINER EN COURANT. Pis encore, un peu entrevoir l’immondice qui est derrière tout ces bouleversement psychologique qui se passe en moi. Une espèce de monstruosité bipède avec une forme qui rappelle vaguement une sacoche de cuirette surmontée d’une boîte de Kleenex brune.

À ce moment, j’ai compris que ça n’allait pas s’arranger dans les prochaines minutes. J’ai pris mes jambes à mon cou et je suis allé me réfugier dans ma chambre en pleurant comme une Madeleine. Une soirée de film venait de se terminer, mais une haine viscérale pour la vie extraterrestre venait de commencer.

Encore à ce jour, je rêve d’un crossover Alien x E.T. où les xénomorphes leurs montreraient comment ça se passe avoir un parasite collé dans une poitrine lumineuse!

Pour votre information, la même année, j’ai vue The Fly et ça m’a fait ABSOLUMENT RIEN.

Les sauterelles – les plaies d’Égypte et les champs à Montmagny

Mise en contexte, je suis un bon amateur de petites bêtes exotiques. J’ai eu des bestioles depuis mes huit ans, et ce, jusqu’à maintenant. Mais laissez-moi vous parler d’un de mes traumatismes avec lesquels j’ai rapidement eu à « dealer » par la suite, soit les sauterelles.

Je devais avoir sept ans et j’habitais encore à Rimouski avec ma famille. Nous étions dans le milieu de l’été, il faisait beau et chaud – un mois de juillet classique. Nous devions aller à un party de famille dans la région de Québec et mon père avait comme projet d’y aller dans sa petite MG. Pour les néophytes, une MG est une petite voiture deux places décapotable de la fin des années 60. Se promener là-dedans, c’est comme se promener dans l’été lui-même – c’est excessivement estival comme moyen de transport.

Tout ça pour dire que, le jour venu, mon père me met sur le siège de copilote de cuirette (qui n’est pas fait de peau de E.T. malheureusement) bien brûlant d’avoir resté au soleil et nous partons destination Québec. Tout se passe comme sur des roulettes, impossible de se parler à cause du bruit du vent, mais pas besoin de discuter quand t’as l’impression d’être dans un avion monoplace pris dans le triangle des Bermudes tellement que ça brasse.

Et, tout d’un coup, notre fidèle destrier britannique se met à faire un son étrange qui force mon père à se garer sur le bord de l’autoroute pour voir ce qui en est. Voyant que ça pourrait prendre un petit moment, il me dit d’aller jouer dans le champ qui était sur le côté de la route. Toujours à la recherche d’aventure de niveau préscolaire, je cours dans ledit champ à la recherche de quelconques couleuvres ou d’un crapaud.

Mais rien ne me préparait à cet assaut biblique qui allait s’abattre sur moi.

Bon, d’entrée de jeu, je veux dire que j’avais sept ans gros max. J’étais facilement impressionnable, donc je pourrais pas vraiment dire à quel niveau tout ça était gigantesque mais regardez gang, ç’a été PAS PIRE PERTURBANT.

Je marchais tranquillement dans le champ quand, tout d’un coup, un véritable NUAGE DE SAUTERELLES (je dis sauterelles mais, techniquement, ce sont des criquets – fin de la parenthèse entomologique) se lève du sol. Je n’ai jamais crié comme ça de ma vie. Voir autant de bestioles devenir un nuage noir dans le ciel a quelque chose d’assez perturbant. En l’espace d’un instant, tous les documentaires sur les crickets qui mangent des champs et des forêts complets ont passé dans ma tête et j’ai rentré dans une phase de folie passagère qui ne fut calmée que par mon père qui avait l’air encore plus en maudit contre son auto que moi je pouvais être effrayé – donc j’ai pris mon deux minute.

Disons qu’après ça, j’appréhendais le moment où, à la maison, j’allais avoir à nourrir mes lézards avec des grillons. Mais, grâce à la bonne vieille psychologie « oldschool » de mon père, j’ai pu vaincre mes peurs. Sa technique, me traiter de moumoune et me dire qu’il allait pas nourrir mes animaux à ma place. Et ç’a fonctionné. Définitivement pas l’idéal cependant.

MAIS – je vous confirme qu’encore aujourd’hui, j’ai un petit recul quand un grillon me saute sur le bras ou qu’un cricket passe en volant près de moi. Vaincre ses traumas, aussi petits soient-ils, est toujours un « work in progress ».

Pour conclure, j’aurais été capable de vous parler de pleins d’autres trucs qui m’ont marqué d’une manière ou d’une autre, que ce soit la soupe aux bananes (?) de la garderie du quartier, de ma débarque en vélo directement dans un nid de guêpes ou de la fois où je suis resté pris à marée haute sur une île –  mais rien ne va être proche pour de vrai de E.T. – je te haïs du plus profond de mon cœur, petite chose d’un autre monde. Content que la suite de E.T. soit devenue Close Encounters of the Third Kind (qui m’a quand même brassé pas mal quand je l’ai vu.)

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