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LES VETEMENTS DU FUTUR

Chroniqueur Arnaud Pagès
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LES VETEMENTS DU FUTUR

Nanotechnologiques, connectés, inusables, thermorégulés, médicalisés; les vêtements sont sur le point de devenir intelligents, grâce à un vaste panel d’innovations! Une véritable révolution technologique au cœur du textile qui va propulser la façon dont nous nous habillons dans la science-fiction.

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Le vêtement connecté

Avec la montée en puissance de l’Internet des objets, qui permet de numériser à peu près tout et n’importe quoi, depuis une table basse en passant par une voiture, le textile est devenu, depuis quelques années, connecté au Web. À la clef de cette innovation, la possibilité, par exemple, de relier son t-shirt à une batterie d’applications sur téléphone intelligent pour mesurer son rythme cardiaque ou son niveau de stress. C’est la base de la base du vêtement intelligent. Demain, cette même connexion au Web ira beaucoup plus loin, en nous permettant de commander un taxi ou une pizza d’une simple pression sur notre manche.

La robe Twitter

Conçue par la marque anglaise CuteCircuit, spécialisée dans la wearable technology, la robe Twitter fonctionne grâce à un réseau de lampes DEL. couplées à une connexion internet en wifi. Comme son nom l’indique, cette robe permet d’envoyer et de recevoir des tweets qui s’affichent grâce aux DEL. La robe, pensée comme une extension de l’ordinateur, devient un média à part entière et un véritable outil de communication. Grâce à la technologie développée par CuteCircuit, il sera possible demain d’envoyer des courriels depuis ses vêtements. C’est la première étape d’une fusion entre l’informatique et le textile qui recèle énormément de potentiel pour développer d’autres applications et pour transformer nos vêtements en écrans d’ordinateur. Nous pourrons ainsi nous connecter à Internet depuis n’importe quel endroit, sans avoir besoin de clavier.

Le t-shirt thermorégulé

Demain, nos vêtements pourront s’adapter d’eux-mêmes à la température extérieure. Cette technologie est en cours de développement. Grâce à des microcapsules disséminées dans les fibres, qui contiennent un liquide qui libère des calories en se solidifiant quand le corps se refroidit et qui absorbent la chaleur en se liquéfiant lorsqu’il se réchauffe, le textile sera capable de générer de la fraîcheur ou de la chaleur selon les circonstances. Ces fibres textiles thermorégulées, qui sont le fruit de recherches menées dans l’industrie spatiale pour améliorer le confort des astronautes, permettent de concevoir des vêtements adaptatifs en permanence à leur environnement. C’est une autre forme d’intelligence textile, non connectée à Internet pour l’instant, mais qui pourrait, si elle était couplée au Web, aller encore beaucoup plus loin : en récupérant des données météo, le vêtement pourrait ainsi anticiper une chute des températures ou un épisode de fortes pluies.

Le vêtement autonettoyant

Récemment, des chercheurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne ont développé des textiles qui se nettoient d’eux-mêmes en étant simplement exposés quelques minutes à la lumière. Grâce à des nanoparticules insérées dans le tissu, qui génèrent une impulsion d’énergie au contact de la lumière, les matières organiques se dégradent, et toute trace de saleté est automatiquement éliminée. Ces nanomatériaux peuvent imprégner de façon permanente les textiles, ce qui rend ces derniers autonettoyants. Dans la même logique, et en utilisant d’autres nanoparticules, il est désormais possible de concevoir également des vêtements qui ne se tacheront jamais. Le glas a sonné pour les machines à laver. Et pour les fabricants de détergent à lessive.

Le jean GPS

Conçu par la société française Spinali Design, le jean GPS intègre une technologie de géolocalisation et d’orientation au cœur de ses fibres, qui fonctionne grâce à deux capteurs situés au niveau de la ceinture, connectés en Bluetooth à un téléphone intelligent. Ces capteurs vibrent pour indiquer le bon itinéraire à suivre. Plus la peine d’avoir le nez plongé dans son téléphone pour se repérer en ville. Une façon naturelle pour se faire guider sans même avoir à y penser vers une destination ou un rendez-vous. Le jean fonctionne de la même manière pour les trajets en voiture. Le textile est en train de devenir le meilleur allié du GPS. Demain, cette technologie pourrait s’avérer encore plus innovante et donner accès à un grand nombre d’informations directement liées à la géolocalisation : recommandations de lieux à visiter, informations sur la circulation pour les conducteurs…

Le textile soignant

Les « texticaments » sont une grande tendance du moment. Ces vêtements intègrent des microcapsules de médicaments, mais également des microcapteurs capables de mesurer la tension artérielle, le rythme respiratoire, la température corporelle, le stress ou le rythme cardiaque. En Belgique, des chercheurs ont ainsi mis au point un t-shirt qui peut transmettre aux médecins les paramètres vitaux d’un patient en temps réel et sans fil grâce à des capteurs souples intégrés dans le tissu. Demain, votre vêtement sera capable d’analyser votre état de santé et de vous soigner lorsque vous le portez. Il pourra aussi vous venir en aide si vous vous blessez ou si vous faites une crise d’hypoglycémie. Certains soins pourront être directement intégrés, le vêtement devenant ainsi médicalement programmable. Il sera possible, par exemple, de concevoir des vestes à destination des diabétiques, capables d’injecter à heure fixe la bonne dose d’insuline.

Le vêtement antipollution

Le monde de demain sera pollué, même avec toutes les innovations écoresponsables qui prennent forme aujourd’hui. Il ne faut pas se voiler la face. La mode s’est donc emparée de ce problème et a mis en place des dispositifs antipollution directement intégrés aux tissus, qui permettent de purifier l’air ambiant avant qu’il ne soit respiré, grâce à un système de filtration directement intégré au tissu. En outre, ces vêtements, qui existent déjà aujourd’hui sous forme d’écharpes, sont également équipés de capteurs connectés à une application, qui analysent en permanence la qualité de l’air et le degré de pollution, et peuvent ainsi renseigner leur porteur de façon extrêmement précise. Demain, il sera non seulement possible de se protéger du dioxyde de carbone présent dans l’air de nos villes, mais également de tracer une carte extrêmement détaillée de la pollution atmosphérique grâce à ces données.

Les baskets « vivantes »

Dans l’avenir, l’innovation textile risque d’être encore plus surprenante. Shamees Aden, une chercheuse anglaise calée à la fois en biologie et en design, a mis au point la première paire de chaussures de sport protocellulaires au monde. Ces chaussures sont… vivantes! Elles sont imprimées en 3D à partir d’une matière biologique. Résultat, elles s’adaptent au millimètre près à la forme du pied pour optimiser la marche ou la course. C’est une véritable seconde peau qui épouse à la perfection le relief du pied. Aucune matière synthétique ne peut arriver à un tel résultat. Ces chaussures sont inusables. Elles sont capables de se régénérer d’elles-mêmes quand on les plonge dans un liquide nourrissant qui revitalise les organismes qui la composent. Actuellement développée pour des chaussures de sport, et plus précisément à destination des coureurs, cette technologie protocellulaire pourrait demain nous permettre de nous habiller de la tête aux pieds.

(Article publié dans l’édition #156 juin/juillet 2018 – www.boutiquesummum.com)

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