Légendes : John McClane : de la testostérone en cadeau pour Noël
Le cinéma des décennies 70 et 80 a vu naître un nombre impressionnant de franchises à succès où le héros sans peur et sans reproche a la gâchette plutôt facile. Des héros avec un tempérament violent qui volent au secours de la veuve et de l’orphelin en se foutant totalement des conventions sociales. On pourrait en nommer plusieurs, comme le Rambo de Sylvester Stallone, le major Scott McCoy de Chuck Norris, le RoboCop de Peter Weller, le Martin Riggs de Mel Gibson, le Indiana Jones de Harrison Ford, tous les personnages d’Arnold Schwarzenegger à l’exception de celui où il joue le frère jumeau de Danny DeVito et évidemment le John McClane de Bruce Willis. Avec sa désinvolture et son mépris total de l’autorité, sans oublier sa capacité à se contrefoutre de tous les cadavres qu’il laisse derrière lui, McClane est le flic avec lequel tu ne veux pas avoir de trouble, c’est un mâle alpha, rien de moins.
Si on devait résumer le premier Die Hard le plus simplement possible, on pourrait dire que c’est l’histoire d’un bad ass qui veut juste passer les fêtes en famille.
La lutte contre le terrorisme serait passablement plus aisée si John McClane existait pour vrai. À lui seul, il vient à bout d’un shitload de terroristes comme un champion, le décompte a d’ailleurs été compilé sur le site diehard.fandom.com et c’est un grand total de 73 méchants qu’il tue.
Si Bruce Willis a défendu le rôle avec brio, il faut savoir que le premier à qui on a offert de jouer McClane est nul autre que Frank Sinatra, également une vraie légende!
Au fait, l’amour-propre de Bruce Willis a probablement pris un méchant coup quand il a appris qu’il n’avait pas été le deuxième choix après Sinatra, puisque Sylvester Stallone, Robert De Niro, Harrison Ford, Nick Nolte, Mel Gibson, Richard Gere, Don Johnson, Burt Reynolds, et Richard Dean Anderson – oui, McGyver en personne avec sa coupe Longueuil ! – ont tous décliné l’offre de jouer le célèbre policier rebelle.
Non seulement Bruce Willis était le 16958e choix pour le rôle, à croire que même John Candy, Luc Guérin et Badaboum ont possiblement refusé aussi, mais en prime, lors d’une scène tournée avec des fusils chargés de balles à blanc, Bruce a perdu 66% de l’ouïe d’un côté.
Juste parce que la phrase est trop cool, lisez-la à voix haute : Yippee ki-yay, motherfucker !
La phrase précédente a été improvisée par Willis et est devenue l’icône de la franchise, puisqu’il la répète dans chaque film.
Le premier film est une adaptation d’un livre paru en 1979 et titré Nothing Lasts Forever, écrit par Roderick Thorp. Or, le personnage principal s’appelait plutôt John Leland, l’action n’était pas centrée sur un policier dans la quarantaine qui venait sauver son épouse des mains de terroristes allemands, mais plutôt sur un flic à la retraite de 65 ans qui vient aider sa fille aux prises avec des méchants hispaniques… Bref, ça n’a pas tant rapport au livre quand on y pense un peu.
Le troisième film de la série, Die Hard with a Vengeance, est à l’origine un script qui avait été écrit pour la franchise L’arme fatale, mais qui a finalement été utilisé pour la suite des aventures de John McClane. Comme quoi le scénario d’un film d’action n’est pas tant important…
La compagnie d’outils (de schnoutte) Black & Decker avait payé pour un placement publicitaire dans le second film de la série. John McClane devait utiliser une perceuse à batterie dans une scène, mais elle a été coupée au montage, ce qui a poussé l’entreprise à poursuivre la production. De toute manière, voire si John a besoin d’une drill pour ouvrir une grille. Franchement. Il le fait avec ses mains, voyons !
Le cinquième opus de la franchise, A Good Day to Die Hard, avait pour titre de tournage Die Hard 24/7, ce qui a mené à des rumeurs voulant que Kiefer Sutherland, dans le rôle de Jack Bauer, serait allié au John McClane de Bruce Willis pour déjouer un complot terroriste. Les rumeurs n’ont jamais été confirmées, mais quel être humain normalement constitué ne voudrait pas payer pour voir ça?
La camisole blanche complètement souillée de sueur, de sang factice et de graisse de beurk utilisée par Bruce Willis dans le premier Die Hard est aujourd’hui exposée au Smithsonian Institution Natural Museum of American History. Faut que le personnage soit hot pour que son linge sale se retrouve dans un musée, non?
On mentionnait plus haut que la moitié des acteurs d’Hollywood ont été pressentis pour le rôle de John McClane, sachez que c’est aussi le cas de Clint Eastwood, qui avait acheté les droits d’adaptation du livre au cinéma et qui avait en tête de réaliser et de jouer le héros, mais il a finalement laissé tomber l’idée.
En donnant le rôle de McClane à Bruce Willis, les producteurs ont économisé pas mal sur le salaire puisque l’acteur n’a touché que 5 millions $ pour marcher pieds nus dans du verre cassé… Disons que ça reste loin du salaire minimum quand même.
John McTiernan s’est inspiré de l’œuvre de Shakespeare pour réaliser le tout premier Die Hard. Sérieux, une chance qu’il l’a précisé parce que jamais on aurait deviné… « Être ou ne pas être en train de gunner des terroristes dans le chest ? »
Grâce à John McClane, une étude qui n’existe que dans la tête de l’auteur de ces lignes révèle qu’en pénétrant dans un gratte-ciel, 98,4% des hommes nés entre 1970 et 1980 s’imaginent ramper dans les conduits d’aération après être passés par la trappe de l’ascenseur pour échapper à des terroristes et sauver tous les occupants de l’édifice.
La grande question demeure… Il est capital de statuer sur le point le plus important en ce qui concerne Die Hard : est-ce un film de Noël?
Lorsqu’on demande à Bruce Willis si Die Hard est un film de Noël, ce dernier rétorque avec la même désinvolture que son personnage que c’est tout simplement « a fucking Bruce Willis movie », traduction très libre de « c’est un esti de bon film avec Bruce Willis ». Et ce film a fait passer John McClane au rang de légende!
(Article publié dans l’édition #167 décembre/janvier 2020 – www.boutiquesummum.com)