Être prof, être prof, c’est pas une raison pour être qualifié!
Je suis prof. Une vraie, là. Pas une wannabe prof qui vient tout juste de pitcher son chapeau de finissante du secondaire en rotant son dernier shot de sour puss d’la veille. Une vra’. Avec un brevet pis toutte.
Ceci étant dit, ces derniers temps j’me demande ça a quoi comme valeur, être prof. Parce qu’on va se le dire: le capitalisme est partout. Même en éducation. On mise sur le cheap labor, plutôt que sur la qualité des enseignants. La preuve: l’an passé, après une pause de presque cinq ans, j’ai voulu réintégrer le système dans un nouveau centre de services scolaire, PIS ON M’AS REFUSÉE. Sans même vouloir me fournir de raisin. Au début, j’ai naïvement pensé que c’était peut-être parce que j’écrivais pour un magazine de filles avec très peu de linge su’l dos, mais – après avoir constaté que nous étions plusieurs profs d’expérience dans la même situation – j’ai vite compris que c’était sûrement plus à cause de mon échelon salarial (qui est pas mal plus haut que quelqu’un qui, mettons, traîne encore sa carte de gardienne avertie dans son portefeuille).
Anyway. J’étais tellement enragée que j’ai donné une entrevue à une journaliste du Journal de Montréal pour dénoncer la situation, fait que je vous écœurerai pas plus longtemps avec ça icitte.
Toujours est-il qu’on manque cruellement de profs, pis que pas mal n’importe qui peut être engagé pour exercer cette profession. C’est un peu insultant pour les profs, qui ont passé quatre ans à se fendre le cul à l’université pour apprendre à enseigner, mais ça c’est un détail. De toute façon, pourquoi on améliorerait les conditions de travail des vrais profs pour ne pas les perdre, alors qu’on peut juste aller recruter directement dans les skate parks pis dans les services de garde?
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