LA P’TITE COMPIL DES GRANDS EXPLORATEURS

L’homme a toujours manifesté une vive curiosité à l’égard de ce qui l’en­toure, et ce, depuis l’époque des cavernes jusqu’à l’exploration spatiale. Ainsi, depuis des milliers d’années, explorateurs, savants, voyageurs, inventeurs, et bien d’autres encore, ont parcouru des territoires inconnus et lointains afin de découvrir de nouvelles contrées. Chemin faisant, beaucoup d’entre eux ont rapporté des témoignages et des journaux de bord afin de divulguer au reste du monde le fruit de leurs trouvailles

Ce mois-ci, SUMMUM vous propose une courte compilation des plus grands explorateurs (il y en a beaucoup d’autres, mais on vous laisse le soin de faire vos devoirs pour le reste), que ce soit sur le plan terrestre, marin ou encore spatial. En bonus, nous avons cru bon faire un clin d’œil actuel en lien avec les activités de chaque explorateur pour rendre le tout encore plus vivant. Maintenant, allez, explorez!

Le marchand et aventurier vénitien Marco Polo, surnommé Il Milione, a énormément voyagé et a participé à l’un des plus longs voyages par terre du Moyen Age à travers duquel il traversa la Perse, l’Asie occidentale, le désert de Gobi et se rendit à Pékin. Il explora également la Méditerranée orientale, visita Constantinople et séjourna enfin en Inde et en Chine. Il est célèbre pour son périple qui a duré 24 ans et qu’il raconte dans un livre intitulé Devisement du monde ou Livre des merveilles ou encore Livre de Marco Polo.

Regard d’aujourd’hui : Heureusement, Polo a réalisé ses voyages à l’époque où il les a faits, car avec la pandémie qui a pris naissance dans cette partie du globe, cela aurait pu compromettre ses déplacements, ses recherches ainsi que ses découvertes. Ses réalisations ont, entre autres choses, inspiré Marco Polo, une série en deux saisons de dix épisodes réalisée par Netflix en 2014 et en 2016. Saviez-vous qu’il est également mentionné dans la saga Assassin’s Creed, où il est membre de la confrérie des Assassins?

Le noble portugais Vasco de Gama part de Lisbonne en 1497 dans le cadre d’une mission ayant pour but d’atteindre l’Inde et, ainsi, d’ouvrir une route maritime de l’Europe vers l’Est. Après avoir descendu la côte ouest de l’Afrique et contourné le cap de Bonne-Espérance, son expédition fit de nombreuses escales en Afrique avant d’atteindre Calicut, en Inde, et ce, en mai 1498.

De Gama fut accueilli en héros au Portugal et retourna en Inde en 1502 lors d’une seconde expédition, au cours de laquelle il se heurta brutalement aux commerçants musulmans de la région. Deux décennies plus tard, de Gama retourna de nouveau en Inde et y mourut à la fin de 1524.

Regard d’aujourd’hui : De Gama a beaucoup fait pour l’Europe et plus particulièrement pour le Portugal. S’il n’avait pas mis ce beau pays sur la mappe comme il l’a fait, pourrions-nous aujourd’hui nous pourlécher les babines en dégustant de délicieuses pâtisseries portugaises (pasteis de nata), boire de l’excellent porto ou encore assister aux formidables performances sportives du célèbre Cristiano Ronaldo?

Lors de sa première expédition autorisée par le roi François I^er de France, en 1534, Jacques Cartier a pour mandat de rechercher un passage vers le Pacifique dans les environs de Terre-Neuve et d’y trouver possiblement des métaux précieux. Cartier est ainsi considéré comme étant le premier explorateur du golfe Saint-Laurent et le découvreur officiel du Québec. C’est donc lors de son deuxième voyage (1535-1536) en terre canadienne que Cartier décide de continuer sa remontée du fleuve vers Hochelaga, sur l’actuel site de Montréal. Mais bien avant d’être le nom d’un quartier et d’une rue, Hochelaga a désigné un village sur l’île de Montréal. Qui sait la signification exacte de ce terme iroquois, mais certains croient qu’Hochelaga pourrait signifier « gros rapides », en raison de la proximité des rapides de Lachine.

Regard d’aujourd’hui : Saviez-vous que le pont Jacques-Cartier de Montréal a été inauguré le 24 mai 1930 et sa construction a duré pendant presque cinq années? D’abord appelé le pont du Havre, on le nommera officiellement pont Jacques-Cartier, en hommage à Cartier qui a découvert le Canada 400 ans auparavant. Le 17 mai 2017, jour même du 375^e anniversaire de Montréal, le pont Jacques-Cartier s’illumina dans le cadre d’un projet d’art numérique interactif intitulé Connexions vivantes.

Ambitieux aventurier, Amundsen fut l’un des grands explorateurs polaires du 20^e siècle. Mais sa destinée n’a pas toujours été tracée ainsi, alors qu’il est forcé de mener des études en médecine. À la suite du décès de sa mère en 1893, ses plans de carrière évoluent et il quitte l’université pour être embauché comme simple matelot pour un phoquier. De fil en aiguille, il peaufine ses acquis et, grâce à l’aide de son père, ancien officier de marine, il prend part en 1896 à l’expédition Polaire Belge, qui est considérée encore aujourd’hui comme des plus marquantes dans l’histoire de la conquête polaire. Amundsen marque le début du 20^e siècle grâce à ses nombreux exploits. Ainsi, il devient notamment le premier homme à se rendre au pôle Sud, et à atteindre les deux pôles.

Regard d’aujourd’hui : Grand passionné du monde polaire, ce dernier n’a pas fini de se retourner dans sa tombe, car avec le réchauffement climatique, les glaces fondent désormais six fois plus vite du côté du Groenland et de l’Antarctique que dans les années 90, selon les chercheurs. Aujourd’hui, plusieurs lieux polaires sont nommés en l’honneur d’Amundsen, à savoir la base Amundsen-Scott au pôle Sud, le glacier Amundsen en Antarctique, le bassin d’Amundsen et le golfe d’Amundsen dans l’océan Arctique. L’écrivain Roald Dahl a reçu son prénom en hommage à Amundsen.

Freya Stark, écrivain voyageur, fut l’une des premières femmes européennes et non arabes à voyager à travers le désert de l’Arabie. Naturellement curieuse et dotée d’un caractère intrépide, elle arpenta, seule, des régions que peu d’Européens, encore moins de femmes, avaient été visitées. Au cours d’une existence d’un siècle, elle a écrit plus de deux douzaines de livres sur ses voyages au Moyen-Orient et en Afghanistan, ainsi que plusieurs autres ouvrages et essais autobiographiques.

Regard d’aujourd’hui : Son livre de 1934 La Vallée des Assassins et autres voyages persans est un incontournable de la littérature de voyage anglaise. Il va sans dire que les expériences de Stark ont encouragé et incité les femmes à voyager, même seules. Au grand écran, des films classiques comme Thelma and Louise (1991) et plus récemment Eat Pray Love (2010) en sont fortement inspirés.

Il est certain que le nom de Jacques Cousteau vous dit quelque chose, mais saviez-vous que le grand océanographe Jacques-Yves Cousteau était aussi cinéaste et inventeur? En effet, avec deux de ses collègues, il inventa l’aqualung, qui permit pour la première fois à un plongeur de nager librement sous la mer pendant de longues périodes. Il a également développé la soucoupe plongeante, sous-marin à deux places équipé de caméras couleurs pouvant opérer à grande profondeur. Avec l’invention de ces divers équipements, Cousteau fut littéralement à l’avant-garde de la photographie ainsi que de la filmographie en couleurs des fonds marins. Ainsi, il publia le récit de ses premières aventures sous la mer via un bestseller mondial intitulé Le Monde du silence (1953) et son documentaire du même nom obtint l’oscar du meilleur film documentaire en 1957.

Regard d’aujourd’hui : Grand défenseur de l’environnement, il réalisa une série de documentaires TV, Le Monde sous-marin de Jacques Cousteau, afin d’offrir au téléspectateur une meilleure compréhension de l’univers sous-marin qui nous entoure. Cousteau serait ô combien horrifié d’apprendre qu’aujourd’hui, 14 milliards de livres de plastique sont déversées dans l’océan chaque année.

Ingénieur aéronautique, aviateur, astronaute, l’américain Neil Armstrong occupe une place tout à fait unique au sein de l’histoire de la conquête spatiale et même peut-être de celle de l’humanité. Émérite pilote d’essai qui réalisa des vols sur plus de 200 avions, Armstrong fut choisi pour être l’un des premiers astronautes du programme spatial du gouvernement américain. Il eut en effet l’honneur d’être le premier homme à marcher sur notre satellite par l’entremise de la mission Apollo XI.

Regard d’aujourd’hui : Bien que ce premier voyage sur la lune fut largement documenté et porté à l’écran, Armstrong, mettant en vedette Harrison Ford et Neil Armstrong lui-même, est le plus récent film (2019) à proposer l’histoire définitive de la vie de Neil Armstrong, de son enfance dans l’Ohio à ses premiers pas sur la Lune et bien plus encore.

Alors qu’il est pilote de chasse pour la Russie soviétique, le soviétique Yuri Gagarine est sélectionné avec 19 autres pilotes afin de suivre une formation de cosmonaute. Après de nombreux tests physiologiques et psychologiques, il est choisi pour la mission Vostock 1 et devient le premier homme à quitter l’atmosphère terrestre, et réalise une orbite complète dans l’espace en un peu moins de deux heures. Ainsi, en 1961, il devint l’un des hommes les plus célèbres de la planète. Mais alors qu’il venait de débuter un entraînement pour une seconde mission spatiale, l’avion qu’il pilotait s’écrasa et Gagarine mourut le 27 mars 1968 à l’âge de 34 ans.

Regard d’aujourd’hui : Même si la cause de l’accident n’a jamais été clairement établie, sa mort s’inscrit dans la lignée des personnes qui sont décédées dans des circonstances reliées à leur passion… Pensons, entre autres choses, à feu Steve Irwin, le chasseur de crocodiles, son cœur ayant été transpercé par une raie en faisant ce qu’il aimait le plus, alors qu’il s’était rapproché tant de fois d’animaux dangereux auparavant dans l’exercice de son métier. L’acteur américain Paul Walker, qui a joué dans la série de films d’action Fast & Furious, a été tué dans un accident de voiture en Californie. Walker, 40 ans, était passager dans une voiture de sport Porsche conduite par un ami également décédé. La vie n’est-elle pas tout simplement ironique, comme le chante si bien Alanis Morissette?

Issu d’une famille d’explorateurs, le Suisse Bertrand Piccard poursuit la tradition de ses descendants. Son père, Jacques, a exploré les profondeurs des océans, alors que son grand-père, Auguste, a été le premier à atteindre la stratosphère. Psychiatre et aéronaute, Bertrand Piccard a tout d’abord réussi pendant 20 jours, en 1999, en compagnie du pilote britannique Brian Jones, le premier tour du monde en ballon sans escale. Il a ensuite codéveloppé et copiloté l’avion solaire Solar Impulse, à bord duquel il réalise un second tour du monde, et ce, entre mars 2015 et juillet 2016.

Regard d’aujourd’hui : À un moment où de plus en plus d’efforts sont déployés d’un bout à l’autre du globe afin de faire avancer l’énergie solaire ainsi que la technologie des voitures électriques, les impressionnantes missions d’exploration de Piccard sont des plus encourageantes à propos des possibilités que le futur nous réserve en lien avec ces formes d’énergie. Au fait, avez-vous récemment croisé sur la route la nouvelle Porsche E-Hybrid ou encore la Audi Q4 e-tron concept  Wow!

D’août 2016 à mars 2017, l’explorateur suisse Christian Clot a bravé en solitaire successivement pendant 30 jours chacun des quatre climats les plus extrêmes et hostiles de la Terre. Ainsi, il a sillonné l’Amazonie (le point le plus chaud et le plus humide du globe), bravé la Sibérie (le lieu le plus froid, avec le plateau antarctique), traversé le désert iranien du Dasht-E Lut (l’endroit le plus aride) et parcouru la Patagonie (l’humidité y est élevée, même à des températures négatives). Son but : réaliser les premières études sur la capacité humaine d’adaptation et comprendre comment le cerveau humain peut s’adapter aux bouleversements climatiques qui nous attendent.

Regard d’aujourd’hui : En plus d’être explorateur, Clot est également conférencier. ​Spécialiste de l’adaptation face aux changements et de la gestion de crise, il intervient régulièrement en entreprise pour préparer et accompagner les organisations dans toutes sortes de situations. En temps de pandémie, cette expérience est importante afin de démontrer la capacité d’adaptation de l’humain, entre autres choses, par rapport à ce que nous vivons présentement avec la COVID-19.