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Achats en ligne : les nouvelles tendances

Chroniqueur Maxime Johnson
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Près de 30 ans après le premier achat par Internet, le commerce électronique se porte mieux que jamais, porté par la démocratisation des appareils électroniques et, plus récemment, par la pandémie. Et plusieurs tendances à surveiller sont en train de changer la donne, encore une fois.

D’après les journaux de l’époque, il ne s’est pas passé grand-chose le 11 août 1994. Les Pirates avaient battu les Expos 4 à 0, et des chercheurs québécois avaient présenté un « sirop anti-SIDA ».

La date a pourtant été le théâtre d’un événement important : la première transaction sécurisée par Internet. Dan Kohn avait alors vendu un CD de Sting (Ten Summoner’s Tales) sur son site NetMarket, pour 12,48 dollars américains. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Pizza Hut de vendre une pizza sur le web.

Depuis, le commerce électronique a connu une croissance faramineuse. D’abord réservé aux produits plus spécialisés, où les marchands en ligne avaient l’avantage d’un inventaire illimité, le commerce électronique a gravi les échelons à mesure que la technologie évoluait (transactions de plus en plus simples et de plus en plus sécuritaires), que l’adoption des appareils mobiles augmentait, que l’infrastructure s’optimisait (ce qui a permis l’arrivée des livraisons en un jour) et que les utilisateurs gagnaient en confiance (tous ceux qui ont effectué un achat en ligne pour la première fois pendant la pandémie, par exemple).

Aujourd’hui, on n’achète plus que des CD ou des livres en ligne: on achète aussi des vêtements, des outils, de la nourriture et du papier essuie-tout.

En 2021, 75% des Québécois ont d’ailleurs réalisé au moins un achat sur Internet

En 2021, 75% des Québécois ont d’ailleurs réalisé au moins un achat sur Internet. Quatre ans plus tôt, en 2017, ce taux était plutôt de 58%, selon l’étude NETendances sur le commerce électronique de l’Académie de la transformation numérique de l’Université Laval. Pendant la pandémie, 57% des Québécois ont d’ailleurs augmenté leurs achats en ligne.

Ce qui était au départ un marché mondial de 12,48$ vaut aujourd’hui plus de 5 500 milliards de dollars américains annuellement, une somme qui devrait continuer d’augmenter d’année en année, selon les analystes.

Sept tendances à surveiller

Plusieurs tendances façonnent actuellement le commerce électronique. En voici sept qui vous influencent peut-être déjà, ou qui pourraient transformer la façon dont vous achèterez en ligne au cours des prochaines années.

Le commerce social

Le commerce social est le nom donné aux achats électroniques effectués directement sur les réseaux sociaux, où les vedettes du web proposent différents produits, parfois même à la manière d’une émission au bon vieux canal télé-achat.

Le phénomène qui vient de Chine (où une influenceuse a même déjà généré des ventes de 911 millions de dollars lors d’un événement étalé sur deux jours) commence à faire son apparition ici, alors que les plateformes comme YouTube, Instagram et Twitter ont développé des outils permettant d’acheter rapidement le rouge à lèvres que porte la présentatrice d’une émission web, ou encore le barbecue qu’utilise un cuisinier connu pendant sa vidéo.

Les achats par abonnement

La tendance s’impose depuis quelques années déjà, mais de plus en plus d’entreprises ne proposent plus leurs produits à l’unité, mais plutôt par abonnement. Après tout, pourquoi vendre un kilo de café quand on peut en vendre deux kilos par mois, tous les mois?

Toute une industrie s’est d’ailleurs développée autour de cette tendance. Des plateformes comme Cratejoy et Subbly permettent de gérer ses abonnements automatiquement, de la création du site à la gestion des listes, en passant, dans certains cas, par l’envoi des fournitures nécessaires, la gestion des inventaires et les outils de marketing avancés.

Les importations chinoises

Vous avez probablement déjà entendu parler d’Aliexpress et de Wish, ces deux plateformes qui permettent de contourner les intermédiaires et d’acheter directement de Chine. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous, et les délais de livraison sont longs, mais le prix, lui, est toujours dérisoire.

La formule commence à faire des petits, avec la montée en popularité de la boutique de vêtement Shein, qui offre des vêtements souvent jolis et pas chers, mais d’une qualité douteuse et avec un long délai de livraison.

Le dropshipping

Le dropshipping est une nouvelle tendance à la confluence du commerce social et des importations chinoises. Avec un profil actif sur les réseaux sociaux et une plateforme de vente en ligne comme Shopify, vous pouvez devenir en quelque sorte l’intermédiaire entre les consommateurs et les fournisseurs en ligne (souvent les mêmes que sur Aliexpress, par exemple).

Pour vos bons services (qui ne consistent qu’à dénicher les produits et à en faire la promotion), vous pourrez faire un profit sur chaque vente, et ce, sans avoir besoin d’investissement initial ou de gérer un inventaire. L’industrie du dropshipping est encore jeune, mais vaudrait déjà près de 20 milliards de dollars, selon Shopify.

Les achats sur gadgets connectés

« Dis Alexa, achète du papier de toilette ». Avec cette simple phrase, vous pouvez, depuis plusieurs années, acheter n’importe quoi et ce, sans lever le petit doigt.

Les transactions effectuées par des appareils intelligents ne se limitent toutefois pas aux haut-parleurs. Celles-ci se retrouvent désormais dans des objets des plus étonnants, comme des réfrigérateurs connectés, des boutons programmés pour faire un achat spécifique et même des téléviseurs. Les téléviseurs Roku sont par exemple désormais dotés de publicités Walmart, permettant d’acheter directement ce que l’on voit à l’écran. La fonctionnalité est réservée aux canaux de Roku pour l’instant, mais devrait éventuellement se répandre aux autres canaux également.

Les achats algorithmiques

Les algorithmes vous connaissent. Ils savent déjà le genre de vidéos que vous souhaitez regarder sur TikTok, le type de photos que vous appréciez sur Instagram et la prochaine série que vous dévorerez sur Netflix. Pourquoi ne sauraient-ils pas ce que vous voulez acheter, au point de vous l’envoyer avant même que vous en fassiez la demande?

Voilà la promesse des achats algorithmiques, un concept qui est encore surtout théorique pour l’instant, mais que de nombreuses entreprises technologiques – jeunes et établies – tentent de mettre en place.

Pourquoi ne sauraient-ils pas ce que vous voulez acheter, au point de vous l’envoyer avant même que vous en fassiez la demande?

Trois outils pour consommateur futé

Vous avez l’habitude de magasiner en ligne? Voici trois outils qui pourraient vous rendre la tâche plus facile et vous permettre d’obtenir les meilleurs prix possibles

ReeBee

L’application mobile ReeBee rassemble la très grande majorité des circulaires des commerces du Québec. On peut s’en servir pour savoir ce qu’il y a en réclame cette semaine au Canadian Tire, mais aussi, et c’est là le plus intéressant, de chercher pour des produits spécifiques, afin de savoir par exemple où sont les pommes les moins chères, ou s’il y a une scie circulaire en promotion en ce moment.

CamelCamelCamel

CamelCamelCamel.ca est un site qui répertorie et garde en banque tous les prix de la boutique Amazon. Avant de commander une télévision, vous n’avez qu’à y entrer l’adresse du modèle pour voir quel a été son prix au cours des derniers mois. Vous saurez ainsi si vous l’achetez à un bon moment, ou si au contraire que vous devriez attendre puisqu’il s’agit d’un produit dont le prix baisse périodiquement. CamelCamelCamel peut même alors vous envoyer une alerte par courriel la prochaine fois qu’une baisse de prix sera observée.

Honey

Honey, accessible à l’adresse JoinHoney.com, est une extension pour navigateur web qui recherche automatiquement sur Internet pour savoir s’il existe un code promotionnel lorsque vous êtes en train de réaliser un achat en ligne. Beaucoup de sites ont en effet des offres permettant de sauver 10%, 15% ou même plus. Si elles existent, Honey devrait les trouver. L’application ne fonctionne pas toujours (et même, on pourrait dire qu’elle ne fonctionne pas souvent), mais lorsqu’un rabais est déniché automatiquement, il s’agit d’une belle surprise.

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