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BABU, ALEX ET IROCK 247

Chroniqueur Nathacha Gilbert
Photographe Pierre Joosten
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Nous sommes le rock!

Babu et Alex ont réussi à créer, avec IRock 247, une radio web hyper polyvalente qui connaît une ascension fulgurante depuis ses débuts, à l’automne 2017. Presque deux ans plus tard, on fait le bilan de cette belle initiative.

Vous êtes vraiment une team de feu, je me pose une question… comment vous vous êtes rencontrés? Est-ce à cause de vos passions respectives (moto et drift)? Alex : Non! (Rires) Non, en réalité, j’étais amie avec Ale Dee, le chanteur de rap québécois. À un moment donné, il m’appelle et me dit qu’il veut faire un vidéoclip pour une nouvelle chanson et qu’il a besoin d’une fille un peu dans mon genre, qui déroge de la fille type cheveux blonds aux yeux bleus et à la grosse poitrine. Il voulait une fille un peu plus rock’n’roll juste pour faire changement, différent. Il me parle un peu du concept du vidéoclip et ledit concept incluait un gars. Je lui ai donc demandé qui était le gars engagé pour ça et il m’a répondu qu’il ne l’avait pas encore trouvé. Il m’a mis ça entre les mains, il m’a dit de trouver un gars qui allait « fiter » avec moi et qui sortait un peu des standards. J’ai donc fait une publication sur Facebook et j’ai reçu des centaines de demandes et, veut veut pas, je voulais un gars qui avait de l’allure parce que le vidéoclip allait être très, très intime. Je voulais que ça « fite » et que j’aie du fun à le faire aussi. J’avais Dany dans mon Facebook; il faisait des courses d’auto, pour ma part, c’était des courses de moto. On était un peu dans le même milieu, mais on ne s’était jamais vraiment parlé. Peut-être une ou deux fois. Je lui ai envoyé un message qui disait : « Salut. Ça te tente-tu de faire un vidéoclip? »
Babu : J’étais en ondes, moi, quand tu m’as écrit ça.
Alex : Il a juste répondu : « Oui. » Il n’a pas posé d’autres questions. (Rires) Je lui ai donc dit que telle date, il devait se rendre à Montréal pour le tournage.
Babu : Ma réponse a été : « OK. » (Rires)
Alex : À partir de ce tournage-là, on ne s’est jamais lâchés.

Babu, en juillet 2017, l’aventure de CHOI RadioX s’est terminée pour toi quelques mois après que Rock 100.9 ait changé de vocation. C’est tout de suite après ton départ de la radio que vous avez commencé à mijoter sur IRock? Le lendemain de mon départ, on partait en voyage! (Rires) C’était déjà prévu. On s’en allait à Atlantic City. Pas mal tout le long de la « ride », on a divagué et on a commencé à se demander : comment je peux faire pour survivre à ça? En même temps, on a tout fait pour le garder ouvert sur Internet aussi. On essayait de laisser Rock 100.9 en vie. L’application fonctionnait toujours. Il n’y avait plus de radio qui tournait du rock à Québec. C’était terminé. Alors on est partis [en voyage] et on s’est mis à réfléchir à ça. On a débuté le mouvement « rock révolution » sur Facebook quand on était à Atlantic City. Le rock était mort et on partait de ça; on voulait tenir le monde au courant. Ç’a duré presque un mois à faire des « lives » sur Facebook et à avoir dans les 30 000 vues chaque fois. Un soir, on était ici à la maison et on a initié un autre mouvement : on demandait aux gens de nous envoyer des photos d’eux avec leur poing levé.
Alex : Le 19 septembre 2017, on s’est incorporé et en octobre, IRock247 était lancé.
Babu : Depuis ce temps-là, ça ne fait que progresser. C’est un escalier qui monte et qui monte et ça, pour nous, ça n’a pas de prix.

Crédit photo : PIERRE JOOSTEN

Les médias ont d’ailleurs sauté sur la nouvelle à l’époque… Babu : C’est le fun parce que dans ce temps-là, Québecor parlait des autres radios, chose qu’elle ne fait plus aujourd’hui, ou très rarement. Tout ça pour dire qu’on a eu un bon coup de pouce de ce côté-là. Et c’est vrai que, comme personne ne faisait jouer de rock, c’était la meilleure chose à faire. Oui, les gens m’aiment bien, mais les gens aiment encore plus le rock et l’image du rock, et nous, on se l’est juste approprié. C’est drôle; depuis, d’autres stations sont venues au monde et essaient de faire la même chose, mais elles sont restreintes dans les réglementations, etc.
Alex : Il y a l’accessibilité aussi avec nous qui entre en ligne de compte. Mais ç’a été « rough » parce que moi, je suis électricienne de formation. Je n’ai jamais géré ça, une entreprise. Lancer une entreprise, incorporer une entreprise, gérer le gouvernement, les taxes, bâtir une application… Ç’a été de la job, mais ç’a ben été! On était motivés et les gens nous le rendaient bien.
Babu : Et ils nous le rendent encore très bien aujourd’hui.
Alex : On reçoit des centaines de messages par jour, des textos, des emails… C’est vraiment le fun.
[…]

Avec le recul, dirais-tu que 2017 a été une année en montagnes russes? Babu : On a acheté la maison, et un mois plus tard même pas, je tombais sur un document dans la photocopieuse à la station qui me donnait la programmation complète de Rock 100.9. Je suis conscient que, dans mon dos, il se passe des affaires et je sais tout, mais je ne peux rien dire à personne. J’étais directeur des programmes à ce moment-là. Alex était ici et je ne lui en ai pas parlé, que j’allais perdre ma job en janvier [c’était avant Noël]. Quand mon collègue « Brun » est rentré dans mon bureau et qu’il m’a dit que c’était là que ça se passait… Ouf. Ils nous ont laissés finir le show et ç’a été un esti de moment de fou. Tu fermes une radio, câlisse. C’était fou. J’ai fait une petite vidéo après pour dire merci au monde et quand tu regardes la vidéo quelques minutes plus tard, il y avait au-dessus de 300 000 vues. Chaque fois que tu es viral dans la vie, c’est que ce n’est pas une belle nouvelle.

Je parlais de montagnes russes parce que oui il y a eu la radio qui a fermé, puis celle que vous avez mise sur pied, mais aussi le vol de ta voiture…  Babu : Ce n’est pas le fun être viral. Chaque fois qu’il y a eu quelque chose d’important dans ma vie, c’est là où on a été le plus viral. Mon accident, le vol de mon char…
Alex : Ç’a été « rough » le char, pour moi. Lui, il est dans les médias depuis des années. Pour moi, c’est quelque chose d’assez nouveau. Quand il s’est fait voler l’auto, c’était au garage où je travaillais à l’époque. J’étais encore couchée dans mon lit et il m’a appelé sur Facetime en braillant. Il me disait que le trailer n’était plus là. Sur l’impulsivité, j’ai ouvert mon téléphone, puis Facebook, et j’ai fait un « live » en me disant qu’il fallait agir le plus rapidement possible.
Babu : Ne sachant pas depuis combien de temps il avait été volé non plus…
Alex : Les gens se sont mis à rire de moi en disant que je braillais pour du matériel, en me traitant de tous les noms. Je me suis fait ramasser. Après ça, les gens ont commencé à dire qu’on avait fait exprès [de se faire voler] pour faire mousser la radio, que j’avais l’air d’une poudrée. Ça m’a touchée plus que lui, il est habitué. Maintenant, j’essaie d’être transparente sur tout.
Babu : Mais ce n’est pas le fun se faire voler, je vais te dire. Et là on a mis des caméras partout ici.
[…]

Quels sont vos projets? Où souhaitez-vous amener IRock? Babu : Ce que je demande pour IRock, c’est de nous aider. Oui, on est deux à faire tout, et on ne veut pas trop déléguer parce qu’on se fait confiance aussi. Mais, à un moment donné, ça serait le fun d’avoir un directeur des ventes et des représentants, comme une vraie radio commerciale, je dirais. Parce que ça gruge du temps. Je vends, je produis, j’anime. C’est le temps à un moment donné qui manque. Mais les projets… Avoir un média entre les mains, c’est de l’or. On peut faire et vendre n’importe quoi. C’est là où je suis par rapport à tout ça.
Alex : Dans le meilleur des mondes, et je sais que ça n’arrivera pas, ça serait d’avoir une licence et une antenne, mais que le CRTC modifie sa façon de faire par rapport aux quotas francophones. Parce que si ce n’était pas de ça, on en ferait peut-être de la radio sur le FM.
Babu : Mais la machine du CRTC est très grosse. On est allés aux dernières audiences, récemment, et en même temps, je me dis qu’on est vraiment bien. Oui, à CJMD et à ÉNERGIE, on respecte les quotas francophones, mais ce n’est pas nous les boss. Ne pas avoir à « dealer » avec ça, ça n’a pas de prix.

(Lire l’article complet dans l’édition #163 mai 2019 – www.boutiquesummum.com)

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