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Pur génie : la PILE !

Chroniqueur Michel Bouchard
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AA, AAA, C, D… non ce n’est pas une taille de soutien-gorge dont on parle, mais bien de l’invention géniale de la pile!

Utilisées partout et présentes dans la totalité des appareils électroniques portatifs, les batteries font partie intégrante de notre quotidien. C’est même une source de préoccupation pour plusieurs d’entre nous. Par exemple, la panique intérieure qui nous envahit lorsqu’il reste moins de 15% d’énergie dans notre téléphone portable. Le soulagement intense qui nous habite quand on aperçoit une borne de chargement dans un aéroport? Ou la frustration d’une célibataire qui subit un coït interrompu à un moment névralgique?

Les batteries sont maintenant ancrées dans nos habitudes et on ne peut plus s’en passer. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Plus l’efficacité des batteries s’accentue et plus les prouesses technologiques viennent faciliter, agrémenter ou compliquer nos vies. Pour arriver à rendre les gens si accros à ce produit de consommation qu’on ne voit que très peu ou pas, il fallait vraiment avoir une idée qui tient du pur génie!

Si quelqu’un vous disait que les batteries existaient à l’époque de Jésus-Christ, le croiriez-vous? C’est la théorie élaborée par l’archéologue autrichien Wilhelm Konig, en 1938. En faisant des fouilles tout près de Bagdad, en Irak, Konig a fait la découverte de pots d’argile étranges dont l’âge estimé remontait à environ 2000 ans. Ces contenants mesuraient à peu près 13 centimètres de haut et contenaient un cylindre de cuivre dans lequel était insérée une tige de fer. Une fois ces pots remplis de matière acide, comme du vinaigre ou du jus de fruits, et scellés avec du goudron, il ne manquait que deux fils métalliques pour générer un courant d’environ un ou deux volts.

La théorie, bien que contestée, soulève assurément des questionnements sur l’utilité qu’aurait pu avoir ces batteries, puisque les mini charrettes téléguidées n’existaient vraisemblablement pas à l’époque, pas plus que les démarreurs à distance de chevaux… Il n’y avait même pas de téléphone au propane, incroyable!

Remontons un peu l’histoire pour bien cerner à quel point cette idée de génie a mis du temps à se développer.

C’est en 1799 qu’un physicien italien nommé Alessandro Volta a mis au point la toute première batterie électrique, en s’inspirant des expériences sur l’électricité animale d’un dénommé Galvani. Pour ce faire, il a empilé en couches successives des disques de zinc et de cuivre et de pièces de carton imbibé d’une solution saline (on s’en balance un ti peu). Si le prototype n’est pas reconnu comme étant le premier dispositif de génération d’énergie inventé, la pile voltaïque est la première à produire une source de courant soutenue. D’ailleurs, le terme Volt a été choisi en l’honneur de Volta. Vous allez vous coucher pas mal plus connaissant ce soir hein?

Au cours des années qui ont suivi, un tas d’avancées scientifiques pas tant intéressantes à raconter ici ont permis d’en arriver à la pile sèche. Ainsi, en 1898, la Carbon Company National commercialise une batterie pour le grand public. Cette compagnie deviendra la Eveready Battery Company, qui produira la marque Energizer.

Un chercheur répondant au drôle de nom de Gaston Planté, oui avec un accent aigu sur le e, est le père de la batterie au plomb rechargeable.

Détail intéressant, on a tendance à penser que la voiture électrique est présentement à ses débuts, mais c’est tout à fait faux. L’accumulateur créé par Gaston Planté a conduit à la mise au point d’un prototype de véhicule qui atteindra 100 kilomètres à l’heure… En 1899 ! En comparaison, en 1908, le véhicule reconnu comme étant la première voiture commercialisée, la Ford Model T, munie d’un moteur à essence, pouvait atteindre une vitesse de 75 kilomètres à l’heure.

Info à ne pas prioriser dans votre grand tiroir de la mémoire : Il existe cinq catégories de piles: alcaline, saline, lithium, oxyde d’argent et zinc-air. Il y a aussi des piles au mercure, mais ça pollue que le cr*** et c’est interdit pas mal partout.

La révolution de la batterie n’en semble pas vraiment une au début, puisque les usages sont peu variés, compte-tenu du faible nombre d’appareils électriques. Les premières utilisations des batteries courantes et répandues à travers le globe se retrouvent dans les montres de poche ou les montres bracelet. Fini l’obligation de remonter sa montre chaque matin. Dire qu’aujourd’hui, de moins en moins de gens portent des montres.

Le marché de la « batterie » à travers le monde est plus que lucratif, on parle d’une somme faramineuse qui dépasse les 120 milliards de dollars américains annuellement. Avec la montée en popularité des véhicules électriques, on prédit même que ce chiffre atteindra les 200 milliards $ d’ici 2030.

Tout ça pour dire que l’invention de la batterie : c’est plus que brillant, c’est du PUR GÉNIE!

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